Amanda Gorman © Getty

Qui est Amanda Gorman, la poétesse qui a rendu l’espoir à l’Amérique?

Eva Schram
Eva Schram Correspondante en Amérique du Nord pour Knack.be et LeVif.be

Âgée de 22 ans, Amanda Gorman, a récité un poème de sa composition intitulé The Hill We Climb (La colline que nous gravissons) à l’issue de l’investiture de Joe Biden et Kamala Harris. « Il y a toujours de la lumière si nous sommes assez courageux pour la voir. Si seulement nous étions assez courageux pour l’être. »

Les mots d’Amanda Gorman, élue « meilleure jeune poète » du pays il y a trois ans, ont ému de nombreux Américains. Son nom aurait été soufflé aux organisateurs de la cérémonie par Jill Biden, l’épouse du 46e président, qui avait assisté à une de ses lectures. Leur commande, passée en décembre: qu’elle rédige une ode à « l’Amérique unie », en écho au discours du démocrate.

Une fille noire maigre

La jeune poétesse afro-américaine se décrit comme « une fille noire maigre, descendante d’esclaves, élevée par une mère célibataire, qui se retrouve à réciter » devant un président. Elle grandit à Los Angeles où elle remporte son premier prix de poésie à 16 ans. Trois ans plus tard, elle est couronnée du titre de « meilleur jeune poète » du pays, alors qu’elle étudie la sociologie à la prestigieuse université Harvard.

Interrogée par le quotidien The New York Times, Amanda Gorma, explique qu’elle a d’abord eu du mal à écrire le poème. Elle ne réussit qu’à écrire quelques lignes par jour. Jusqu’à l’assaut du Capitole du 6 janvier. Là, elle écrit son texte d’une traite et le termine le soir même.

« Dans mon poème, je ne vais en aucun cas passer sous silence ce que nous avons vu ces dernières semaines et, disons, ces dernières années. Mais ce que je veux vraiment dans le poème, c’est utiliser mes mots pour trouver un moyen pour que notre pays puisse encore s’unir et guérir », a-t-elle déclaré au New York Times. « D’une manière qui n’efface ni ne néglige les dures vérités que l’Amérique doit, à mon avis, accepter ».

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Bégaiement

D’une voix calme, elle a scandé ses rimes, en les accompagnant de mouvements graciles, ne laissant pas percer un bégaiement qui, comme Joe Biden, l’a affectée dans son enfance. Et qui l’a aussi poussée à écrire, pour compenser.

« Je ne considère pas mon handicap comme une faiblesse », explique-t-elle au Los Angeles Times. « Il a fait de moi l’artiste et la conteuse que j’essaie d’être. Lorsque vous devez vous apprendre à produire certains sons, et lorsque vous devez faire très attention à la façon dont vous prononcez les choses, cela vous donne une certaine conscience de la musicalité et de l’expérience auditive. »

Une campagne en 2036

The Hills We Climb n’est que le début de ce qui sera une année importante pour Gorman. En septembre, elle sortira deux livres. Un livre de poésie, qui s’appellera également The Hills We Climb et comprendra le poème de l’investiture, et un livre pour enfants intitulé Change Sings.

Cependant, les ambitions de la jeune poétesse vont plus loin. Gorman a déjà annoncé son intention de se présenter à la présidence en 2036, lorsqu’elle sera assez âgée selon la Constitution. La toute nouvelle vice-présidente Kamala Harris est pour elle une source d’inspiration. « C’est incontestable que sa victoire est une victoire pour tous celles d’entre nous qui se reconnaissent en elle comme des femmes de couleur », a déclaré Gorman au Los Angeles Times. « Une fois que les petites filles voient [NDLR : Kamala Harris accéder à la vice-présidence], elle peuvent être. Parce qu’elles peuvent être tout ce qu’elles veulent, mais c’est énorme de voir ce rêve se réaliser – même pour moi ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire