Les forces irakiennes luttant contre l'Etat Islamique à Ramadi. © REUTERS

Quels dangers menacent le monde en 2016 ?

Le Vif

Eurasia Group liste les plus grands dangers géopolitiques auxquels le monde sera confronté en 2016.

Pour Ian Bremmer, le patron du groupe, et Cliff Kupchan, ces risques signifient que nous aurons « un monde fragmenté de manière plus spectaculaire en 2016 » avec énormément de conflits. Cela ne veut cependant pas dire que nous sommes au bord d’une Troisième Guerre Mondiale, précisent les analystes dans leur rapport, même si la géopolitique est sur le point de bouleverser l’ordre mondial. Voici le top 10 des risques mondiaux pour cette année, repéré par le Business Insider.

1. La faiblesse de l’alliance entre les États-Unis et l’Europe

C’est le principal risque des investisseurs en 2016. Selon Eurasia Group, le partenariat transatlantique, l’alliance mondiale la plus importante, est affaibli et moins pertinent que jamais. « Cette situation crée des tensions entre Américains et Européens, et fait du tort à la stabilité mondiale« , déplorent les auteurs du rapport. Les divergences entre les États-Unis et l’Europe pourraient avoir des conséquences sur les conflits, en particulier au Moyen-Orient, car « il n’y aura plus de pompier international« .

2. La fermeture de l’Europe

Les inégalités, les réfugiés, le terrorisme et la montée des populismes seront quelques-uns des grands défis de 2016, questionnant notamment les principes fondateurs de l’Union européenne. « Les frontières de l’Europe seront sous pression. Le risque d’un Brexit est sous-estimé. L’économie de l’Europe tiendra le coup en 2016, mais pas son tissu social. »

3. Le poids de la Chine

L’importance de la Chine sur la scène mondiale se veut grandissante. « La reconnaissance en 2016 que la Chine est à la fois le pilote le plus important et le plus incertain d’une série d’enjeux mondiaux inquiétera davantage les autres acteurs internationaux qui ne sont pas prêts, ne comprennent pas ou sont en désaccord avec les priorités de la Chine. »

4. L’État islamique

L’État islamique (EI) est l’organisation terroriste la plus puissante au monde. Elle attire des disciples et des imitateurs. Selon les analystes d’Eurasia Group, la réponse internationale à sa montée est inadéquate. « En 2016, ce problème se révélera irréparable, et l’EI (et d’autres organisations terroristes) profitera de cette situation. »

5. L’Arabie saoudite

Le pays sera confronté à un risque croissant de « discorde déstabilisatrice » au sein de sa famille royale. « La menace de conflits au sein de la famille royale est à la hausse, et un scénario de conflit ouvert, inimaginable avant l’ascension du roi Salman en janvier 2015, est devenue aujourd’hui tout à fait réaliste« , affirme le rapport.

6. La montée des technologues

Beaucoup d’acteurs non étatiques très influents, issus du monde de la technologie, ont fait leur entrée sur la scène politique. C’est le cas notamment des entreprises de la Silicon Valley ou des philanthropes retraités du secteur de la technologie. Or, « l’ascension politique de ces acteurs provoquera un recul des gouvernements et des citoyens, ce qui créera de la volatilité politique et au sein des marchés.« 

7. Les leaders imprévisibles

La politique internationale sera « exceptionnellement volatile » en 2016, entre autres à cause de dirigeants imprévisibles « dont les interventions se chevauchent et sont conflictuelles« , prédit le rapport. Parmi eux, le président russe Vladimir Poutine, le président turc Recep Tayyip Erdogan, le prince héritier Mohammed bin Salman de l’Arabie saoudite et, dans une moindre mesure, le président ukrainien Petro Porochenko.

8. Le Brésil

La présidente Dilma Rousseff se bat pour sa survie politique. La crise politique et économique qui secoue le pays ne s’arrangera pas en 2016, que du contraire. « Il est peu probable que la bataille pour la destitution de Rousseff mettre fin à l’impasse politique actuelle. » Si la présidente devait survivre politiquement, son gouvernement ne gagnerait pas « l’élan politique nécessaire » pour lutter efficacement contre le déficit budgétaire du pays.

9. Pas assez d’élections

En 2014-2015, les pays émergents ont vécu beaucoup d’élections nationales. Ce ne sera pas le cas cette année. Comme la faible croissance économique et la stagnation du niveau de vie attisent le mécontentement populaire, la gouvernance et la stabilité vont en pâtir, explique Eurasia Group.

10. La Turquie

Après la victoire décisive de son parti AKP fin 2015, le président Erdogan va tenter de remplacer le système parlementaire de la Turquie par un régime présidentiel. Il est cependant peu probable qu’il atteigne son objectif en 2016.

(OL)

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