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Pour la Turquie, les Etats-Unis partagent la responsabilité du « massacre » à Gaza

Le Vif

La Turquie a estimé lundi que les Etats-Unis partageaient la responsabilité du « massacre » à Gaza, où 52 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne alors qu’ils manifestaient contre le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.

En début de soirée, des milliers de personnes ont participé à une manifestation dans le centre d’Istanbul pour protester contre le transfert de l’ambassade à Jérusalem, selon des journalistes de l’AFP sur place.

« Malheureusement, les Etats-Unis se sont placés du côté du gouvernement israélien dans ce massacre de civils et sont devenus complices dans ce crime contre l’humanité », a déclaré le Premier ministre turc Binali Yildirim à la presse à Ankara. « Nous condamnons vigoureusement ce vil massacre ».

Plus tôt, le porte-parole du gouvernement turc Bekir Bozdag avait affirmé sur Twitter que « l’administration américaine est autant responsable qu’Israël de ce massacre ». « En transférant son ambassade à Jérusalem, l’administration américaine a sapé les chances d’un règlement pacifique et provoqué un incendie qui causera davantage de pertes humaines, des destructions et des catastrophes dans la région », a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a pour sa part dénoncé « un massacre » et le « terrorisme d’Etat » en réagissant au lourd bilan de morts palestiniens dans la bande de Gaza. « Je maudis Israël et ses forces de sécurité », a-t-il ajouté.

La manifestation à Istanbul a été organisée à l’appel de l’ONG turque IHH, proche du gouvernement.

Les manifestants brandissaient des drapeaux palestiniens ainsi des banderoles dont l’une portait l’inscription « La capitale d’Israël est la Maison Blanche ».

Ils ont aussi scandé des slogans appelant à la fermeture de l’ambassade d’Israël en Turquie et exhortant le mouvement Hamas qui contrôle la bande de Gaza à « frapper Israël ». « Les musulmans du monde sont mobilisé contre les agissements d’Israël, qui sont appuyés par les Etats-Unis. Jérusalem, c’est notre honneur », a dit à l’AFP l’une des manifestantes, Sadika Aydin.

Après la décision annoncée en décembre par le président Donald Trump de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait pris la tête de la contestation musulmane, organisant un sommet à Istanbul. Lors du sommet, la principale organisation panislamique internationale avait proclamé Jérusalem-Est, partie occupée de la ville, « capitale de l’Etat palestinien ».

M. Erdogan a estimé lundi à Londres que les Etats-Unis avaient perdu « leur rôle de médiateur » au Proche-Orient après leur décision de déménager leur ambassade.

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