Michel Barnier © Reuters

Pour Barnier, le Brexit entretient l’incertitude, pas l’UE

Le Vif

L’incertitude qui entoure le Brexit n’est pas le fait de l’Union européenne, mais de ceux qui ont voulu ce départ de la Grande-Bretagne de l’UE, a jugé le négociateur de l’UE, Michel Barnier.

« Certains au Royaume-Uni ont essayé de rendre responsables les pays de l’UE de l’incertitude continue » entourant le Brexit depuis des mois, a déclaré M. Barnier, dans un discours devant l’Institut universitaire européen de Florence. « C’est une erreur », a-t-il ajouté, avant d’insister sur la nécessité d’un accord, seule chance d’en finir avec cette incertitude.

Deux jours après que la Première ministre Theresa May a accusé Bruxelles de vouloir faire échouer les négociations et s’immiscer dans les législatives programmées le 8 juin au Royaume-Uni, le ministre de la Défense Michael Fallon a enjoint vendredi les dirigeants européens de cesser de faire « fuiter » le contenu des discussions.

Complexité

Soucieux de ne pas relancer la polémique, M. Barnier n’a pas réagi à ces propos, mais il a souligné la complexité des négociations qui attendent l’UE et la Grande-Bretagne au cours des deux prochaines années, notamment en ce qui concerne les droits des 3,2 millions d’Européens vivant au Royaume-Uni et des 1,2 million de Britanniques vivant dans l’UE.

Il a ainsi pris plusieurs exemples concrets illustrant cette difficulté. « Un ingénieur grec au Royaume-Uni doit pouvoir conserver le droit de toucher l’intégralité de sa retraite s’il décide de la prendre à Athènes », a ainsi expliqué M. Barnier. « La veuve espagnole d’un Britannique résidant en Grande-Bretagne doit continuer à jouir des mêmes droits qu’aujourd’hui », a-t-il ajouté, relevant que toutes ces questions très concrètes devront trouver des réponses.

Conséquences sur les britanniques

Le Brexit aura aussi des conséquences non négligeables pour les droits des citoyens britanniques, a-t-il souligné en prenant un exemple fictif. Peter, étudiant de l’Essex en 2020, veut passer quatre mois à Turin, a-t-il expliqué. Il sera donc, en 2020, ressortissant d’un pays tiers et devra vérifier s’il a bien le droit de résider en Italie, il faudra aussi qu’il prenne une assurance santé privée puisqu’il ne pourra plus bénéficier de la carte européenne de santé, a encore relevé M. Barnier.

Sur toutes ces questions, il faudra des assurances écrites, garanties par la Cour de justice de l’UE. « Nous ne discuterons pas notre future relation avec la Grande-Bretagne tant que les 27 Etats membres n’auront pas la garantie que tous les citoyens seront traités de façon humaine et juste », a affirmé M. Barnier.

Le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit a également promis que ces négociations seraient transparentes et que leur contenu serait public.

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