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Nouvel outil interactif pour suivre les évolutions démographiques de l’Europe

L’impact démographique de la crise sanitaire liée à la Covid-19 dans l’UE, la stagnation de la population belge dans les prochaines décennies, la baisse de la natalité sur les dix dernières années, l’évolution de l’immigration, des mariages et des divorces, des zones rurales…

Tous ces changements et bien d’autres sont désormais aisément visualisables sur un nouvel outil interactif publié vendredi par Eurostat, l’institut des statistiques de l’Union européenne.

La publication « Démographie de l’Europe » permet notamment de constater que, du début du millénaire jusqu’en 2019, la population de l’UE a augmenté régulièrement, principalement en raison de la migration. Mais cette tendance a été interrompue en 2020, quand la population totale de l’UE a diminué, passant de 447,3 millions au 1er janvier 2020 à 447 millions au 1er janvier 2021, « très probablement en raison de l’impact de la pandémie de Covid-19 », selon Eurostat.

Corollaire, des estimations provisoires montrent que l’espérance de vie a diminué dans vingt-trois États membres, l’Espagne étant le pays où la baisse est la plus importante, passant de 84 ans en 2019 à 82,4 ans en 2020.

La baisse de l’espérance de vie, qui avait augmenté de près de deux ans par décennie depuis les années 1960, « montre que les tendances démographiques positives que nous avons observées au cours des 50 ou 60 dernières années ne doivent pas être considérées comme acquises », a averti le commissaire européen à l’Économie, Paolo Gentiloni, lors de la présentation de l’étude.

L’outil propose aussi à l’internaute de tester ses prévisions sur l’évolution de la population. Celle de l’UE devrait plafonner à 449,3 millions d’habitants d’ici quatre ans, avant de fléchir (441,2 en 2050, 419,3 en 2080). La Belgique se maintiendrait quant à elle sur un plateau, puisque les 11,9 millions d’habitants devraient être atteints en 2040 et globalement maintenus dans les décennies suivantes.

Avec 2,8% de femmes en plus que les hommes, la Belgique n’est pas loin de la moyenne de l’UE: +4,7%, un taux qui tend toutefois à s’équilibrer puisqu’il était de +5,5% il y a vingt ans. Les disparités entre pays de l’UE sont fortes à cet égard: si les pays baltes affichent une forte prépondérance de femmes par rapport aux hommes (+14,2% en Lituanie, %16,5% en Lettonie), c’est l’inverse dans deux îles de l’UE: l’Islande (-5,2%) et Malte (-6,4%).

C’est la France qui possède le plus haut taux de fécondité, avec 1,86 naissance par femme, tandis que la Belgique (1,6) se situe au-dessus de la moyenne UE (1,53). La part des naissances chez les mères de plus de 40 ans a plus que doublé entre 2001 et 2019, passant de 2,4 % en 2001 à 5,4 % en 2019. La population de l’UE vieillit : la part des personnes âgées de 80 ans et plus a presque doublé au cours des 20 dernières années, passant de 3,4 % en 2001 à 5,9 % en 2020.

L’impact du Brexit, lui, est visible dans le nombre de citoyens ayant acquis une nationalité de l’UE. Alors que, sur les dernières années, le Maroc, l’Albanie et la Turquie formaient invariablement le trio de tête, la Turquie a cédé sa 3e place au Royaume-Uni en 2019 avec près de 30.000 acquisitions d’une nationalité UE de la part de citoyens d’Outre-Manche.

L’outil d’Eurostat, actuellement seulement disponible en anglais, devrait être décliné dans d’autres langues à l’avenir. Les graphiques y sont à chaque fois accompagnés d’un court texte explicatif.

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