Nigerian President Muhammadu Buhari © REUTERS

Nigeria: 16 morts à la mi-journée dans des violences électorales

Le Vif

Un groupement de la société civile qui assure la surveillance du scrutin a recensé 16 morts samedi au Nigeria dans des violences électorales, alors que le pays continuait à voter pour élire son président et ses députés.

« A l’heure de cette réunion, 16 morts ont été enregistrés à travers huit Etats du pays », a fait savoir une plate-forme d’associations indépendantes pour défendre la bonne gouvernance appelée Situation Room. Dans ce pays de 190 millions d’habitants, où les violences sont quotidiennes, notamment en période électorale, ce chiffre reste relativement faible et le scrutin s’est tenu dans un calme relatif à travers le pays.

Situation Room rapporte des incidents à Lagos, la capitale économique, où les électeurs ont été empêchés de voter dans certains bureaux et où des voyous ont mis le feu aux bulletins de vote et aux urnes. Dans l’Etat de Rivers (sud-est), réputé pour son taux élevé de violence et de criminalité, des hommes armés ont abattu un homme politique local, membre du Congrès des progressistes (APC, au pouvoir) ainsi que son frère. Des bâtons de dynamite ont été lancés à travers la ville au moment de l’ouverture des bureaux de vote pour effrayer les électeurs, sans faire de victime. Le porte-parole de la police locale a fait état de quelques vols d’urnes et de matériel électoral. Le président sortant Muhammadu Buhari (APC) affronte son rival Atiku Abubakar (Parti populaire démocratique, PDP). Les deux camps se sont accusés d’avoir saboté le scrutin et de préparer des fraudes.

« Les terroristes de Boko Haram ont tenté d’entrer dans la ville, mais ils ont été repoussés », a expliqué un membre des milices qui combattent les insurgés aux côtés de l’armée. « En fuyant, ils ont tiré des roquettes sur la ville ». « Nous avons reçu des informations confirmant des explosions au mortier dans plusieurs endroits de la ville, dont une a été tirée sur la 7e division de l’armée », a rapporté une autre source sécuritaire sous couvert d’anonymat.

« Un soldat a été tué et 20 blessés ». De son côté le chef de la police locale, Damian Chukwu, a affirmé qu’il n’y « avait pas eu d’attaque » sur Maiduguri. « Les tirs n’étaient pas dirigés contre les civils et ont été effectués par mesure de sécurité », a-t-il insisté dans un communiqué. « J’appelle tous les électeurs à se rendre aux urnes et d’aller voter en masse pour le candidat de leur choix », a-t-il ajouté. Le vote a débuté à 07h00 GMT, après un report d’une semaine au dernier moment samedi dernier pour des raisons logistiques et des craintes pour la sécurité. Le président sortant Muhammadu Buhari du Congrès des progressistes (APC) est en lice pour un second mandat, face à son principal rival du Parti populaire démocratique (PDP), Atiku Abubakar.

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