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Migrants: un mur de 4 mètres de haut bientôt construit à Calais

Le Vif

Des responsables britanniques ont annoncé qu’un mur allait bientôt être construit à Calais pour empêcher les migrants de monter à bord des camions qui se rendent en Angleterre. Les travaux devraient commencer ce mois-ci.

Ce mur de quatre mètres de haut qui va longer un tronçon d’un kilomètre de rocade devrait être terminé pour la fin de l’année. Situé non loin de la jungle de Calais, il aurait pour but d’éviter que des migrants montent à bord des camions se rendant en Angleterre.

« La sécurité que nous mettons en place dans les ports est renforcée par des équipements » selon le ministre anglais de l’Immigration, Robert Goodwill. Il fait ici allusion à un ensemble de mesures qui sont estimées à 20,2 millions d’euros selon le Figaro. « Nous avons réalisé la clôture et maintenant, nous passons au mur », a-t-il précisé.

Les travaux de cette clôture et du mur à venir devraient s’élever à 2,7 millions d’euros selon un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais. Le mur sera fait d’un côté en « béton lisse pour décourager les tentatives d’escalade et couvert, d’un côté, de végétation afin qu’il puisse se fondre dans le décor » dit encore le Figaro.

Pour l’humanitaire français François Guennoc ce projet est du gaspillage d’argent. « Ce mur va juste amener les gens à aller plus loin pour tenter de monter dans un camion. Lorsque vous mettez en place des murs partout dans le monde, les gens trouvent toujours des moyens pour les contourner. Ce mur poussera juste les gens à prendre plus de risques et fera monter les tarifs des passeurs » dit-il dans The Guardian.

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Le traité du Touquet

La gestion de la frontière entre la France et le Royaume-Uni dépend d’un traité bilatéral, le traité du Touquet signé en 2003. Celui-ci confie les premiers contrôles d’immigration au pays de départ. Ce traité a entraîné de fait un glissement de la frontière britannique dans les ports français. Concrètement, cela veut dire que le Royaume-Uni a des gardes-frontières à Calais et que la La France fait de même à Douvres.

Sauf que depuis le référendum sur le Brexit, cet accord est remis en cause par la France. « A présent que la Grande-Bretagne n’est plus dans l’UE, il n’y a aucune raison que la frontière se trouve encore à Calais », affirme à l’AFP François Gemenne, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, dit « Sciences Po », pour qui Londres s’est « défaussé de ses responsabilités » avec cet accord « injuste pour la France et pour les migrants ».

« Le paradoxe est que, alors que le Brexit a été majoritairement un vote anti-migration, la Grande-Bretagne pourrait se retrouver à devoir accueillir davantage de migrants demain », note-t-il.

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