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Michael Moore: « cinq raisons pour lesquelles Trump va gagner »

Le Vif

Michael Moore, l’auteur des documentaires « Bowling for Columbine » ou encore « Fahrenheit 9/11 », n’a jamais été avare en polémique. Il en remet une couche en expliquant sur son blog pourquoi Trump va remporter la présidence des États-Unis.

Pour Michael Moore, les Américains feraient mieux de se faire à l’idée. Car, pour le réalisateur, il n’y a plus guère de place pour le doute: Trump sera le prochain président des États-Unis. Et ce même s’il n’a jamais autant espéré se tromper et appelle les Américains à ne pas sombrer dans la parade mentale qui consiste à ignorer que le pire est en train d’arriver.

Surtout que le pire est en marche. En effet, si les 16 candidats républicains aux primaires américaines n’ont pas pu arrêter Trump, comment une candidate peu aimée dans son propre camp y arriverait-elle ? Et d’avancer 5 raisons qui offrent un boulevard au candidat.

La Rust Belt

Les États qui forment la « Rust Belt » (Michigan, Ohio, Pennsylvanie et Wisconsin) sont traditionnellement démocrates, mais pourraient virer de bord au profit des républicains. À eux seuls, les 64 Grands Électeurs de ces États pourraient faire basculer la balance en faveur de Trump. Pas besoin de la Floride ou du Colorado. Ces États ont fort souffert de l’accord de libre-échange mis en place par Bill Clinton. Une carte allègrement jouée par Trump qui n’hésite pas à diaboliser le couple comme « tueur du rêve américain ». Trump pourrait donc l’emporter dans ces états en surfant sur ce ras-le-bol.

La rancoeur de l’homme blanc frustré

Pour une frange non négligeable de la population mâle, l’idée d’une femme présidente est tout bonnement insupportable. Pour beaucoup, il n’est pas question de se laisser dominer par cette « feminazi ».

Le problème Hillary

Le principal problème n’est pas Trump, mais Hillary elle-même. Moore lui-même s’était juré de ne plus voter pour elle suite à son vote en faveur de la guerre en Irak. Par la force des choses, et « pour éviter que les doigts psychopathiques de Trump ne s’approchent de trop du bouton atomique », il se dit prêt à tourner casaque. Mais il pense que beaucoup ne sauront faire de même. « Il suffit de regarder les sondages d’impopularité à propos d’Hillary Clinton. Près de 70% des Américains interrogés la trouvent malhonnête et n’ont pas confiance en elle. »

Le vote déprimant

Cette élection va beaucoup dépendre du nombre de gens qui iront voter. Or Hillary ne suscite pas l’enthousiasme et voter pour elle se fera souvent par défaut. Un vote pas franchement mobilisateur. Les supporters de Sanders vont probablement voter pour Hillary, mais ne motiverons pas leur entourage à faire de même. Il n’y aura pas un effet de buzz comme avec Obama. Pour convaincre les jeunes à se rendre aux urnes, Hillary devra trouver quelque chose qui les excite. Elle aurait par exemple pu choisir une colistière, mais elle a préféré la sécurité. Encore une occasion manquée.

« L’effet Jesse Ventura »

Jesse Ventura est ancien catcheur professionnel qui a aussi été gouverneur du Minnesota dans les années 1990. Il a été élu un peu comme une blague et les gens ont voté pour lui « parce que c’était possible ». Dans l’isoloir, personne ne sait pour qui on vote : « vous pouvez choisir un parti politique, ou écrire Mickey Mouse ou Donald Duck sur votre bulletin » dit Michael Moore. Cet anonymat pourrait tenter de nombreux mécontents à voter pour Trump. « Ils ne le feront pas parce qu’ils apprécient le personnage ou adhèrent à ses idées, mais tout simplement par qu’ils le peuvent ».

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