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Mexique: l’impunité des crimes de journalistes dénoncée par une ONG

Le gouvernement mexicain « a spectaculairement échoué » à punir les meurtres de journalistes, ce qui a entraîné le pays dans une spirale d’impunité et augmente les risques pour les reporters, a dénoncé mardi le Comité pour la protection des Journalistes (CPJ).

Dans son rapport intitulé « Pas d’excuse: le Mexique doit briser la spirale de l’impunité en matière d’assassinats de journalistes », l’ONG déplore que le système judiciaire mexicain « soit dysfonctionnel et débordé », ce qui fait que les crimes restent impunis.

Quatre journalistes ont été assassinés depuis le début d’année, après une année 2016 marquée par le chiffre record de 11 reporters exécutés.

Le mois de mars a été particulièrement sombre avec trois journalistes abattus et un autre blessé grièvement. Devant le manque de sécurité, le quotidien Diario Norte, basé à Ciudad Juarez, a cessé de paraître.

Les assassinats de journalistes ont fortement augmenté depuis 2006, année où le gouvernement a déployé l’armée dans le pays pour lutter contre le narcotrafic. Depuis cette date, il se commet entre trois et dix homicides de journalistes par an, selon des chiffres de l’ONG Articulo 19.

Les efforts du gouvernement pour lutter contre cette situation « ont été insuffisants et la lutte pour rétablir la justice a échoué de façon spectaculaire » estime l’organisation.

Au Honduras, le Commissariat national aux droits de l’Homme a réclamé mardi la fin de l’impunité dans les affaires d’assassinats de journalistes, de patrons et d’employés de presse, dont 69 ont été tués depuis 2001 dans le pays.

Cet organisme, le Conadeh, a demandé aux autorités d' »intensifier les efforts faits pour enquêter et poursuivre les responsables des crimes » commis contre des personnes travaillant pour des médias. « 91% des 69 cas enregistrés entre 2001 et 2017 sont impunis », a dénoncé le Conadeh à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai.

Le dernier en date a été la mort du journaliste Igor Padilla, tué par balles en pleine rue dans le nord du Honduras en janvier.

Selon des organisations de défense des droits de l’Homme, le Honduras fait partie des endroits de la planète les plus dangereux pour les journalistes. L’ONG Reporters sans frontières (RSF) classe le Honduras au 140e rang sur 180 pays.

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