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Marches européennes : « nous militons pour une autre Europe »

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Parties vers Bruxelles le jeudi 1er octobre, de Cadix, en Espagne, puis, la semaine passée, de Grèce, d’Italie, de France, d’Allemagne, de Roumanie et des Pays-Bas, les Euromarches se rejoignent aujourd’hui à Bruxelles pour faire entendre leurs revendications lors du Sommet européen. Qui sont ces marcheurs et leurs revendications ? Réponses de Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général de la CNE et un des coordinateurs de ces marches.

Que sont les « Marches européennes » ?

Le concept est inspiré d’un évènement qui a eu lieu en mars 2014, en Espagne : la « Marche de la Dignité ». Ce mouvement protestait contre les politiques d’austérité et le gouvernement de droite. En tout, 6 marches ont eu lieu. On s’est inspiré de leur concept pour développer un système de marches à travers l’Europe, car c’est un beau modèle.

La marche actuelle a démarré le 1er octobre d’Espagne et a été rejointe au fur et à mesure par les marches des autres pays européens. Portugal, Espagne, Sud de la France,… les mouvements se sont ensuite dirigés vers Paris où ils se sont scindés en deux : une marche vers Calais, pour couvrir le thème de la migration, et une marche vers le Luxembourg pour celui des paradis fiscaux. Ces deux branches se rejoignent aujourd’hui à Bruxelles pour encercler le Parlement européen lors du Sommet européen. En tout, la marche a rassemblé 300 personnes. C’est un chiffre modeste, mais qui n’est pas négligeable vu le parcours. En revanche, d’autres marcheurs les ont accompagnés lors des différentes étapes dans les différentes villes. Par moment nous avons atteint presque 1.000 personnes.

Nous allons maintenant passer trois jours à Bruxelles et le programme est assez chargé. Nous allons rejoindre le mouvement D19-20, composé notamment d’agriculteurs. Le but est de se répartir dans les quatre carrefours autour du quartier européen pour rendre l’organisation du Sommet plus difficile.

Quelles sont les revendications principales du mouvement ?

Nous luttons principalement contre deux choses : le TTIP et l’austérité. Concernant le TTIP, nous trouvons que cet accord pose des questions au niveau de l’abolition d’une grande partie de notre démocratie. Ce traité de libre-échange avec les Etats-Unis, qui est en train d’être négocié, met notre démocratie en danger. Ce traité permettrait notamment de donner un pouvoir exorbitant aux multinationales.

L’ austérité est un problème plus large encore. Elle détruit notre modèle social et est contraire à l’intérêt des peuples. Nous voulons une tout autre Europe. Il y a un échec des politiques européennes concernant les politiques sociales, migratoires ou encore celles des libertés. Il est urgent que les mouvements sociaux convergent pour se faire entendre.

Avons-vous déjà eu des retours des dirigeants politiques sur votre action ?

Nous avons des politiciens qui soutiennent notre mouvement, notamment ceux qui font partie du groupe des Verts et du groupe de la Gauche Unitaire (GUE) au Parlement européen. Le message est clair : trouver une alternative politique à l’austérité. Nous avons également des soutiens au niveau du groupe des Socio-démocrates mais ils représentent une minorité.

Nous avons déjà, par le passé, souhaité parler avec le Commissaire au commerce. A l’époque, c’était le Belge Karel de Gucht, mais il avait refusé. C’est la même chose aujourd’hui avec la nouvelle Commissaire Cécilia Malmström, qui est la responsable des négociations du TTIP.

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