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Malgré la guerre en Ukraine, le gaz russe continue d’affluer vers l’Europe (infographie)

Malgré la volonté de mettre en place de nouvelles sanctions contre la Russie, le gaz continue d’être fourni en masse en Europe.

Ni l’escalade croissante de la guerre en Ukraine ni l’exigence de payer le gaz en roubles n’affectent pour l’instant l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe. La compagnie gazière publique russe Gazprom a déclaré vouloir transporter lundi 108,3 millions de mètres cubes vers l’Europe via son gazoduc en Ukraine, après avoir transporté 108,4 millions de mètres cubes dimanche. Les livraisons restent donc proches des limites contractuelles maximales de 109 millions de mètres cubes. Ce niveau élevé s’explique en partie par les basses températures en Europe. Par conséquent, la demande de gaz est plus élevée.

La semaine dernière, l’approvisionnement en gaz a également suscité une grande confusion, car le président russe Vladimir Poutine a exigé que le gaz russe soit payé en roubles à partir d’avril. L’Europe, cependant, a refusé.

Malgré les appels lancés en Europe pour imposer de nouvelles sanctions à la Russie en raison des atrocités commises par les forces russes dans la ville ukrainienne de Boutcha notamment, le gaz semble rester exempté de ces sanctions. La Russie est le principal fournisseur de gaz naturel de l’Europe et de nombreux pays craignent que leur approvisionnement énergétique ne soit compromis s’ils cessent d’acheter du gaz russe. Christian Sewing, directeur de l’Association des banques allemandes (BdB), a déclaré ce lundi qu’il comprenait l’appel à un embargo sur le gaz d’un point de vue émotionnel, mais a prévenu que si l’on en arrivait là, « il est très probable que l’économie allemande et probablement aussi l’économie européenne tombent dans une récession dont les conséquences pourraient durer longtemps ».

« Pas subsituables », selon l’Allemagne

L’Allemagne ne peut pas se passer des livraisons de gaz russe « à court terme » et des sanctions contre Moscou dans ce secteur feraient plus mal à l’UE qu’à la Russie, a estimé lundi le ministre allemand des Finances, Christian Lindner.

« Nous devons envisager de dures sanctions, mais à court terme les livraisons de gaz russes ne sont pas substituables » et les interrompre « nous nuirait plus qu’à la Russie« , a déclaré M. Lindner à Luxembourg, avant une réunion avec ses homologues de l’UE.

« L’Autriche n’est pas en faveur de sanctions sur le gaz. Nous sommes très dépendants du gaz russe en Autriche. Les sanctions ne doivent pas nous affecter plus que la Russie », a abondé le ministre autrichien des Finances, Magnus Brunner.

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