Des migrants secourus au large des côtes libyennes. © REUTERS

Libye: les gouvernements européens complices de violations des droits humains des migrants

Amnesty International publie un rapport accablant pour les gouvernements européens. Selon l’organisation, ceux-ci se rendent complices de violations des droits humains des réfugiés et des migrants en Libye.

En vue d’empêcher les migrants de traverser la Méditerranée, les gouvernements européens soutiennent activement un système complexe d’abus et d’exploitation des réfugiés et des migrants qui implique les garde-côtes libyens, les services de détention et les passeurs. C’est ce que rapporte Amnesty International dans l’un de ses rapports « Libya’s dark web of collusion ».

Les politiques entreprises par certains des Etats membres, notamment l’Italie qui, par une série de mesures, ferme les routes migratoires traversant la Méditerranée, sont remises en cause en regard des conséquences pour les personnes prises au piège à l’intérieur des frontières libyennes. « Des centaines de milliers de réfugiés et de migrants, pris au piège en Libye, sont à la merci des autorités, des milices, des groupes armés et des passeurs, qui travaillent souvent en bonne entente par appât du gain. Des dizaines de milliers de migrants sont maintenus en détention pour une durée indéterminée dans des centres surpeuplés où ils sont soumis à des violations systématiques de leurs droits », déclare John Dalhuisen, directeur pour l’Europe à Amnesty International.

Amnesty va plus loin et dénonce la coopération de l’Europe avec les acteurs libyens. Selon eux, en fournissant équipements et formations aux garde-côtes libyens, l’Europe se rend complice de crimes. « En apportant leur soutien aux autorités libyennes qui bloquent les réfugiés et les migrants en Libye, sans leur demander de remédier aux violations endémiques dont ils sont victimes, ni même de reconnaître l’existence des réfugiés, les gouvernements européens dévoilent leur vraie priorité: la fermeture de la route de la Méditerranée centrale, en faisant peu de cas des souffrances causées », ajoute John Dalhuisen.

Fin septembre 2017, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait recensé 416.556 migrants en Libye, dont plus de 60% originaires d’Afrique subsaharienne, 32% d’autres pays nord-africains et environ 7% d’Asie et du Moyen-Orient. D’après les chiffres de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 44.306 personnes en Libye étaient enregistrées en tant que réfugiés ou demandeurs d’asile au 1er décembre 2017. Ces chiffres sont sans aucun doute bien inférieurs à la réalité.

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