Métro de Tokyo. Etre Japonais, selon les statistiques, c'est faire partie de la plus vieille population mondiale. Etre septuagénaire ou octogénaire est banal, là où les plus âgés tutoient les 120 ans. Ce vieillissement du quatrième-cinquième âge amène aujourd'hui à recruter des étrangers, comme les Philippins, pour les jobs les plus décriés.

Les visages du Japon (en images)

Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

A la veille des Jeux olympiques de Tokyo qui s’ouvrent dans un contexte compliqué, le visage de ce pays unique donne des images où le sens obligatoire du collectif laisse paraître des traces plus intimes.

En quatre séjours de mai 2018 à février 2020 – deux mois au total – on a pu confirmer des présomptions sur le Japon, au-delà de la langue, des codes, des exotismes apparents. La surface visible de cette société de 127 millions d’insulaires – rassurante, propre, organisée – n’est forcément que la pointe d’un iceberg complexe et multiple, secoué de convulsions sociales, économiques et morales. Le tsunami de 2011 n’était peut-être qu’une brutale métaphore de ce qui constitue le corps vibrant d’un archipel de 6 852 îles. Le principe de ces photographies est simple: saisir des visages et des silhouettes, des attitudes individuelles ou pas, dans des endroits publics. Rues, métros, magasins, surtout en zones urbaines dans le triangle Tokyo-Osaka-Kyoto, avec une échappée vers le nord de l’archipel, cette île d’Hokkaido hors norme, proche d’une pointe de Sibérie, illustrée par un pêcheur isolé dans un lac. De surface, puisque confronté à la normalisation collective, ce qui se veut conforme à l’idéologie nippone – le nous plutôt que le je – apparaît un territoire de résistance à la simplification. Ne fût-ce que via un underground incarné par les yakuzas/gangsters, les bozozukas -gangs de motards aux engins customisés – ou plus pacifiquement, la culture du déguisement des teenagers dans d’improbables tenues rétro-kitsch. Avec cette particularité liée aux gens photographiés: aucune expression d’hostilité. Comme si les sujets saisis par l’objectif acceptaient d’être totalement absorbés dans l’océan d’images qu’est déjà l’archipel. Dans un réel où la tradition d’élégance et d’esthétique dépouillée n’est jamais loin de l’hystérie de pubs, de télévisions et d’écrans de rue, aux couleurs criardes insensées.

Avec le soutien de l’AJP et du Fonds pour le journalisme en Fédération Wallonie-Bruxelles.

A voir: le documentaire Sea, sex & sports – Le Japon entre deux olympiades 1964-2021, sur La Trois le 12 juillet à 22 h 30.

Travaux publics à Kyoto.Généralement gardés par des retraités (masculins) dont le job consiste à agiter un drapeau d'alerte aux passants, des heures durant. Conséquence de retraites minées par un très long règne d'économie libérale.
Travaux publics à Kyoto.Généralement gardés par des retraités (masculins) dont le job consiste à agiter un drapeau d’alerte aux passants, des heures durant. Conséquence de retraites minées par un très long règne d’économie libérale.
Sur un passage piéton à Tokyo, une dame sort du spectacle avec son kimono drapé. Résurgence du Japon éternel et d'une intemporelle idée d'élégance.
Sur un passage piéton à Tokyo, une dame sort du spectacle avec son kimono drapé. Résurgence du Japon éternel et d’une intemporelle idée d’élégance.
A une heure de Tokyo sur le Pacifique, Kamakura incarne
A une heure de Tokyo sur le Pacifique, Kamakura incarne « l’endroit sacré du surf japonais ». Un mini-San Francisco bobo où le quinqua GG San exerce son droit au zen, face à l’horizon.
Sur Hokkaido, la plus au nord des quatre îles principales de l'archipel, l'atmosphère change, comme la température et l'espace. Sur ce territoire un peu moins grand que trois fois la Belgique, on respire.
Sur Hokkaido, la plus au nord des quatre îles principales de l’archipel, l’atmosphère change, comme la température et l’espace. Sur ce territoire un peu moins grand que trois fois la Belgique, on respire.
Tokyo, gare centrale, quartier Marunouchi, heure de pointe. Un demi-million d'usagers par jour mais on garde son calme. Même la tête écrasée contre une vitre.
Tokyo, gare centrale, quartier Marunouchi, heure de pointe. Un demi-million d’usagers par jour mais on garde son calme. Même la tête écrasée contre une vitre.
Chaque weekend, les Tokyoïtes envahissent le Yoyogi Park. On y croise une jeunesse bizarrement accoutrée, entre vintage, rock'n'roll et fripes Marie-Antoinette. Les filles n'hésitant pas sur le maquillage.
Chaque weekend, les Tokyoïtes envahissent le Yoyogi Park. On y croise une jeunesse bizarrement accoutrée, entre vintage, rock’n’roll et fripes Marie-Antoinette. Les filles n’hésitant pas sur le maquillage.
Depuis plusieurs décennies, l'amour des chiens s'est introduit au plus profond de la cellule familiale japonaise. Considérant que les poilus à quatre pattes méritent autant d'attention que les enfants.
Depuis plusieurs décennies, l’amour des chiens s’est introduit au plus profond de la cellule familiale japonaise. Considérant que les poilus à quatre pattes méritent autant d’attention que les enfants.

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