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Les Trump font leurs valises pour la Floride, en quête de chaleur humaine

Le Vif

Compte Twitter supprimé, deuxième mise en accusation… Plus isolé que jamais, Donald Trump quittera Washington la semaine prochaine, destination la Floride, avec l’espoir de trouver auprès des habitants de cet Etat ensoleillé un accueil un peu plus chaleureux.

Quelques heures avant l’investiture de son successeur démocrate Joe Biden, le président sortant s’envolera mercredi à l’aube vers son luxueux club de Mar-a-Lago, où il compte s’installer.

Nombre de ses enfants ont aussi prévu de s’échapper de la capitale américaine très démocrate, direction cet Etat du sud, surnommé le « Sunshine State ».

Mais l’accueil réservé à la famille Trump reste très incertain.

Le mois dernier, des habitants de Palm Beach, où se trouve le club de Donald Trump, ont envoyé une lettre au conseil municipal lui rappelant que selon un accord signé en 1993, Mar-a-Lago n’est pas voué à être une résidence principale. Le club de Mar-a-Lago rejette ces modalités de l’accord.

Et ce n’est probablement que le début.

Cette semaine, les responsables du comté de Palm Beach ont lancé un avertissement au club à propos d’une fête du Nouvel An au cours de laquelle les invités ne portaient pas de masque et ne respectaient pas les normes de distanciation sociale.

Le fils de Trump, Donald Jr., avait publié une vidéo de la fête où l’on voit des gens danser au son du rappeur Vanilla Ice, présent sur scène.

Les Trump risquent 15.000 dollars d’amende pour toute autre violation des règles liées à la pandémie dans ce complexe de golf.

– Base solide –

« Les Trump pourraient être surpris d’apprendre que les listes électorales des trois principaux comtés du sud de la Floride — Palm Beach, Broward et Miami-Dade sont dominées par les démocrates », prévient aussi Craig Pittman, natif de Floride et auteur de multiples livres sur l’Etat.

« L’élue représentant la circonscription où se trouve Mar-a-Lago, Lois Frankel, a d’ailleurs voté pas une, mais deux fois, en faveur de la mise en accusation de son citoyen le plus célèbre », pointe-t-il auprès de l’AFP.

Mais durant ces quatre ans au pouvoir, Donald Trump s’est malgré tout forgé une base solide de partisans en Floride, principalement parmi les blancs des zones rurales et les Latinos conservateurs.

L’un de ses plus fidèles partisans n’est autre que le Cubain américain de Miami, Enrique Tarrio. Le leader de la milice d’extrême droite des Proud Boys, a été arrêté à Washington deux jours avant l’assaut du Capitole, en possession de deux chargeurs d’arme à feu haute capacité.

Le milliardaire républicain suscite de telles passions auprès de certains de ses sympathisants, qu’un lamantin a été retrouvé dans une rivière de Floride avec le mot « Trump » gravé sur la peau de ce mammifère aquatique.

– « Papier toilette » –

La presse people américaine aura aussi de quoi se mettre sous la dent.

Pour l’instant, elle se concentre sur Tiffany Trump, quatrième enfant du président, âgée de 27 ans, qui, selon le tabloïd Page Six, vit à South Beach pendant qu’elle visite des maisons.

Le même journal a rapporté, le mois dernier, qu’Ivanka Trump et son mari Jared Kushner, conseiller du président, ont acheté un terrain 30 millions de dollars pour un faire construire une résidence à Indian Creek Village, une île au nord de Miami Beach connue pour être l’un des endroits les plus chers du pays.

Donald Trump Jr. et sa partenaire Kimberly Guilfoyle seraient eux à la recherche d’un endroit où s’installer au nord de Palm Beach.

Tout cela soulève la question de savoir ce que feront les Trump en Floride, et s’ils souhaitent profiter de leur popularité auprès d’une partie de la population.

« Peut-être qu’une fois qu’ils auront trouvé un bon endroit pour s’installer, les Trump trouveront d’autres débouchés », analyse Craig Pittman.

Selon plusieurs médias américains, Ivanka Trump envisagerait de briguer un des deux sièges de sénateur attribués à la Floride, actuellement occupé par Marco Rubio. Mais le scrutin n’est prévu qu’en novembre 2022.

Plusieurs anciens présidents se sont réorientés vers l’humanitaire après leur départ de la Maison Blanche, comme Jimmy Carter ou Bill Clinton.

« Il y a plein de gens pauvres en Floride qu’ils pourraient aider », assure-t-il. « Mais il faudrait que ce soit plus concret que quelques rouleaux de papier toilette lancés à la foule », comme Donald Trump l’avait fait auprès de sinistrés d’un ouragan, à Porto Rico, en 2017.

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