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Les soldats américains meurent plus par suicide qu’au combat

Muriel Lefevre

Malgré les différents suivis psychologiques mis en place, l’armée américaine perd plus d’hommes par suicide qu’au combat.

La semaine dernière l’amiral William McRaven, qui est à la tête des opérations spéciales américaines, avouait qu’il n’y avait jamais eu autant de suicide au sein des forces spéciales que ces dernières années. Avant de rajouter, l’air lugubre, « et je crains que nous soyons partis pour faire pire cette année. Mes soldats livrent depuis douze ou treize ans des combats difficiles. Quiconque a participé à une guerre en ressort changé. C’est aussi simple que cela. »

En 2012, ils étaient 350 soldats à s’être suicidés. En 2013 ils étaient un peu moins nombreux : 284, selon des statistiques arrêtées au 15 décembre. Ce chiffre reste tout de même anormalement élevé au point qu’il a doublé depuis 2005 et dépasse même celui des morts au combat précise La Libre. Selon l’organisation Stop Soldier, chaque jour 22 vétérans et un militaire en service actif choisissent de se suicider.

La détresse serait cependant plus importante dans les unités d’élite qui vont davantage sur le terrain et pour des missions plus risquées. Les places parmi l’élite étant chères, chacun s’accroche pour y rester. Il est, dès lors, plus difficile de détecter les dépressions et stress post-traumatique parmi les soldats. Une détection rendue plus difficile encore par un temps de décompression réduit et une mentalité de guerrier arboré par ces soldats. Une façon de voir l’existence qui ne laisse guère de place pour afficher une quelconque angoisse ou douleur.

Les unités d’élite sont composées de 59.000 soldats et sont présentes dans 84 pays. Selon plusieurs associations de soldats, si les États-Unis ne veulent pas perdre cette guerre silencieuse, ils ont tout intérêt à reconnaître et à s’attaquer sérieusement au problème de la résilience de ses soldats.

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