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Législatives françaises : la gauche en tête

François Hollande est en bonne voie pour disposer d’une majorité absolue à l’Assemblée le 17 juin après le large succès de la gauche dimanche au premier tour des législatives, totalisant près de 47% des voix contre 34% à l’UMP et ses alliés.Selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l’Intérieur, l’ensemble de la gauche (PS, EELV et Front de gauche) totalise 46,77% des voix, contre 34,07% des voix pour la droite (UMP et alliés) et 13,6% pour le Front national.

Le Parti socialiste du président François Hollande et ses alliés ont remporté dimanche le 1er tour des élections législatives en France et pourraient obtenir une majorité absolue dimanche prochain au second tour, selon des estimations des chaînes de télévision.
La gauche aborde ainsi le second tour le 17 juin avec une relative sérénité, même si un mois après l’arrivée de François Hollande à la présidence, le Parti socialiste est loin de bénéficier d’un raz de marée électoral. »Il n’y a pas de vague rose », a d’ailleurs commenté l’ex-Premier ministre de droite, François Fillon. François Hollande avait appelé les Français à lui donner « une majorité large, solide, cohérente » pour mettre en oeuvre ses promesses de campagne: revalorisation du pouvoir d’achat, réforme des retraites, redressement productif, éducation.Une bonne partie de l’enjeu est maintenant de savoir si le Parti socialiste et ses alliés écologistes obtiendront la majorité absolue, à l’issue du second tour, ou s’ils devront s’appuyer sur la gauche radicale dirigée par Jean-Luc Mélenchon, qui a refusé d’entrer au gouvernement.

Absent de l’Assemblée depuis 1988, le Front national espère obtenir quelques élus dans ses places fortes du Sud-Est ou du Nord, mais cela est loin d’être acquis, du fait du mode de scrutin, majoritaire à deux tours, qui lui fait payer son isolement politique. A défaut d’avoir des députés, le Front national espère se maintenir dans un maximum de circonscriptions au second tour pour provoquer un débat sur la « recomposition de la droite » dont une partie pourrait être tentée localement de faire alliance avec lui contre la gauche.Mais en raison de l’abstention élevée, ces cas de « triangulaires » pourraient être limités car un candidat doit obtenir les votes d’au moins 12,5% des électeurs inscrits pour se maintenir au second tour le 17 juin.

Quelque 6.603 candidats se disputent les 577 sièges de députés. Parmi les personnalités en situation délicate, le dirigeant centriste
François Bayrou aura du mal à conserver son siège dans les Pyrénées-Atlantiques (sud-ouest), après sa contre-performance à la présidentielle (9%). Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, lui-même candidat à Nantes (ouest), a averti que les membres du gouvernement battus devraient quitter leur poste. Les 24 ministres (sur 34) candidats se présentent cependant tous dans des circonscriptions où François Hollande l’a emporté.

La France est régie par un système hybride, semi-présidentiel, mais qui devient largement parlementaire si le chef de l’Etat ne dispose pas de la majorité absolue à l’Assemblée nationale. C’est le Premier ministre qui détient alors la plupart des pouvoirs.

Une majorité large

Le Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault a demandé dimanche aux Français de lui apporter ainsi qu’au président François Hollande une « majorité large, solide et cohérente » au second tour des élections législatives dimanche prochain.

Jean-Marc Ayrault, qui a été réélu à Nantes (ouest) dès le premier tour, a ainsi appelé à ce que « le changement s’installe dans la durée », un mois après l’élection de François Hollande à la présidence. Le Parti socialiste et ses alliés écologistes ont remporté ce premier tour, recueillant 40% des suffrages, tandis que la droite résiste avec 35%, selon les estimations des instituts de sondage. La gauche radicale obtient 7% et l’extrême droite 14%.

Sur la base de ces résultats, les socialistes, écologistes et leurs alliés obtiendraient, dimanche prochain au second tour, 287 sièges au moins et 347 sièges au plus (la majorité absolue est à 289), sur les 577 que compte l’Assemblée nationale, selon les instituts de sondage. La gauche radicale obtiendrait entre 13 et 20 sièges. Mais son dirigeant, Jean-Luc Mélenchon, est battu à Hénin-Beaumont, dans le nord,où il défiait le chef de l’extrême droite Marine Le Pen. La droite obtiendrait de 230 à 270 sièges dans la future Assemblée nationale, l’extrême droite entre 0 et 3 sièges, en raison d’un mode scrutin qui sanctionne son isolement politique.

Du fait de cette abstention élevée, souligne l’Ifop, le seuil pour pouvoir se maintenir au second tour sera, en moyenne, de 21,5% des suffrages exprimés, afin d’atteindre 12,5% des inscrits comme l’exige la loi.

LeVif.be

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