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Le sexisme perdure dans la Silicon Valley

Eva Schram
Eva Schram Correspondante en Amérique du Nord pour Knack.be et LeVif.be

Une ancienne programmatrice d’Uber raconte comment elle avait été traitée au sein de la compagnie. Ce n’est pas la seule femme qui a une mauvaise expérience dans la Silicon Valley.

Une programmatrice qui travaillait auparavant chez Uber est revenue sur son passage au sein de la compagnie dans un post sur un blog. L’article est rapidement devenu viral.

Susan Fowler raconte notamment qu’elle a ouvertement été harcelée sexuellement quelques semaines après son engagement par son supérieur. Lorsqu’elle l’a signalé au service du personnel, ils lui ont dit qu’ils ne voulaient pas virer un homme aussi compétent et qu’en plus c’était son premier faux pas. Fowler pouvait si elle le souhaitait changer d’équipe selon ses choix.

Lorsqu’elle a été mutée, Fowler s’est rendu compte que d’autres femmes avaient, elles aussi, été harcelées par le même homme sans que le service du personnel n’y trouve à redire.

Sexisme

Le cas Uber met en évidence ce que chaque femme qui travaille dans la Silicon Valley sait: le sexisme y est monnaie courante. Le personnel employé dans la région est dans sa grosse majorité un homme blanc. C’est encore plus le cas lorsqu’il s’agit d’un poste technique ou du management. Chaque compagnie a des programmes pour promouvoir la diversité, mais seule une compagnie, Google, publie publiquement sa répartition homme/femme et ethnique.

En attendant, les femmes sont souvent l’objet d’intimidation sexuelle et d’inégalité.

Par exemple, il ressort d’une enquête de « Elephant in the Valley » (qui porte sur plus de 200 femmes en 2016) que 87 % des femmes qui travaillent dans la Silicone Valley ont eu une remarque désobligeante d’un collègue homme. 88 % des femmes interrogées, qu’un de leur collègue ou client a posé une question à leur collègue masculin alors que celle-ci lui était normalement destinée.

Et pas moins de 60% ont eu des avances sexuelles non sollicitées. Et pour deux tiers de ces dernières, elles venaient de la direction.

Action

Le CEO d’Uber, Travis Kalanick a déjà annoncé qu’il allait demander une enquête approfondie sur la question et les manquements qui existent autour de cette problématique. Ariana Huffington, qui est dans le comité de direction, sera associée à la démarche.

Fowler a eu besoin d’un message viral pour être prise au sérieux. Pendant un an, elle a introduit diverses plaintes et a eu plusieurs conversations avec le service du personnel écrit-elle dans son message. Un tel manque d’action est plus la norme que l’exception ressort-il de l’enquête de ‘Elephant in the Valley’.

60% des femmes qui ont signalé un harcèlement sexuel n’ont pas été satisfaite de la manière dont cela a été traité. 39% des femmes qui ont été intimidées ne l’ont même pas reporté par peur que cela nuise à leur carrière.

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