Emmerson Mnangagwa, président du Zimbabwe. © AFP

Le président du Zimbabwe échappe à un probable attentat à la bombe

Le Vif

Le président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa a échappé samedi à un probable attentat à la bombe qui a visé une réunion électorale à laquelle il participait à Bulawayo (sud) et fait plusieurs blessés, dont au moins un des deux vice-présidents du pays.

Evacué sain et sauf après l’explosion, M. Mnangagwa a rapidement suggéré qu’il avait été la cible d’une attaque.

« Je suis habitué à ces tentatives », a déclaré le chef de l’Etat à la presse. Un object « a explosé à quelques centimètres de moi, mais ce n’était pas mon heure », a-t-il ajouté.

A un mois des élections générales, Emmerson Mnangagwa, candidat à la présidentielle sous les couleurs du parti au pouvoir, la Zanu-PF, a immédiatement condamné la violence et appelé ses compatriotes au calme.

« Cette campagne se déroule dans un climat libre et pacifique, nous ne permettrons pas que cet acte lâche perturbe notre marche vers les élections », a-t-il écrit sur Twitter.

Selon M. Mnangagwa, ses deux vice-présidents, Constantino Chiwenga et Kembo Mohadi, présents à ses côtés à cette réunion de campagne, ont été atteints par la déflagration.

« L’explosion a touché mes vice-présidents, particulièrement le camarade Mohadi », a-t-il dit, sans autre détail.

La télévision nationale ZBC a précisé que deux hauts responsables du parti au pouvoir, la Zanu-PF, et trois salariés de la ZBC faisaient également partie des victimes, sans toutefois donner de détails sur la gravité de leurs blessures.

– Déflagration –

Quelques minutes après l’explosion, un correspondant de l’AFP sur place a dénombré plusieurs blessés, rapidement pris en charge par les secours avant d’être hospitalisés.

Des médias locaux ont diffusé des photos du chef de l’Etat, habillé de la chemise à son effigie qu’il portait pendant le meeting, visiter plusieurs victimes à l’hôpital de Bulawayo, dont l’épouse du vice-président Chiwenga.

Selon des témoins, l’explosion s’est produite alors que le chef de l’Etat, candidat du parti au pouvoir, la Zanu-PF, à l’élection présidentielle prévue le 30 juillet prochain, venait de terminer son discours devant plusieurs centaines de ses partisans.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre une forte déflagration, suivie d’une épaisse fumée, à proximité d’un petit escalier emprunté par des officiels à la fin du meeting.

« Il y a eu une explosion au moment où Mnangagwa quittait la tribune et les gens ont commencé à fuir dans toutes les directions », a décrit le correspondant de l’AFP, « l’accès à la tribune a alors été interdit mais plusieurs personnes qui s’y trouvaient semblent avoir été blessées ».

Le principal adversaire de M. Mnangagwa à la présidentielle, Nelson Chamisa, a très rapidement condamné les « terribles événements » survenus à Bulawayo, considérée comme un bastion de l’opposition au régime.

« Nos prières vont aux blessés, nous espérons que personne n’a perdu la vie », a écrit sur Twitter le candidat du Mouvement pour un changement démocratique (MDC). « La violence n’a pas de place dans notre vie politique », a-t-il ajouté.

« Nous prions pour la vie et la santé des blessés », a indiqué un autre opposant, le pasteur Ewan Marawire, « nous devons prier pour la paix dans notre pays en ce moment difficile ».

– Après-Mugabe –

Les scrutins présidentiel et législatifs du 30 juillet sont les premiers organisés depuis la démission en novembre du président Robert Mugabe, qui a dirigé le Zimbabwe d’une main de fer depuis son indépendance en 1980.

Lâché par l’armée et son parti, M. Mugabe a été remplacé par M. Mnangagwa, son ancien vice-président qu’il venait de limoger sur pression de son épouse Grace.

Le nouveau chef de l’Etat a fait de la relance de l’économie du pays, sortie exsangue de l’ère Mugabe, et de la lutte contre la corruption ses deux priorités. Il a promis des élections libres, transparentes et honnêtes.

Mais ses critiques en doutent, qui rappellent qu’Emmerson Mnangagwa a été un des exécuteurs de la répression ordonnée sous l’ère de son prédécesseur. pendant laquelle les scrutins ont été entachés de fraudes et de violences.

Le nouveau régime zimbabwéen, qui tente de renouer avec l’Occident, a invité la communauté internationale, dont l’UE et le Commonwealth, à venir observer les élections de 2018.

Une première délégation de 40 observateurs européens a commencé à se déployer samedi dans l’ensemble des dix provinces du pays pour veiller au bon déroulement du scrutin.

Sauf énorme surprise, Emmerson Mnangagwa est assuré de remporter la présidentielle face à Nelson Chamisa, dont le parti est tiraillé par les divisions depuis le décès de son chef historique Morgan Tsvangirai, en février.

Un total de 23 candidats ont été officiellement enregistrés pour participer à la présidentielle.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire