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Le Parlement européen refuse une expo sur les victimes du franquisme

Refusée au Parlement européen, l’exposition « Exhumation des fosses, récupération des dignités en Espagne » a été inaugurée aux Halles Saint-Géry, à Bruxelles, où elle se tiendra jusqu’au 23 juin.

L’exposition présente le travail de recherche et d’identification des disparus sous la dictature de Franco mené, depuis l’année 2000, par l’Association pour la récupération de la mémoire historique et Aranzadi. Débats et projections de films seront également au programme.

Les responsables du Parlement européen, dont le président Martin Schulz (socialiste), ont justifié ce refus en avançant que certaines images pouvaient « choquer » le public (on y voit des photos de squelettes), et que l’exposition était de nature à susciter une controverse politique.

Le règlement interne du Parlement prévoit en effet que les expositions permises, par décision des questeurs, doivent être culturelles ou présenter des régions. « Les expositions politiques relèvent du travail en commission parlementaire, en plénière et en groupe politique, explique une porte-parole. Il est loisible aux députés d’organiser des évènements politiques dans les salles à leur disposition mais pas dans les espaces d’exposition publics du Parlement ».

L’explication ne convainc toutefois pas les trois eurodéputés espagnols qui parrainent l’expo. Ils y voient un règlement à géométrie variable, suivant les intérêts politiques du moment. « Leur veto alimente la politique du silence, de l’oubli et de l’impunité », déplore Raul Romeva I Rueda (Verts), qui estime que le président Schulz « a manqué à son devoir d’aborder l’histoire de ces victimes. Le franquisme n’a pas été seulement un problème espagnol, c’est aussi un drame européen et qui donc concerne aussi notre parlement ».

Francois Janne d’Othee (avec Belga)

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