Le parc Virunga, documentaire de Nicolas Delvaulx © DR

Le parc des Virunga fermé jusqu’à la fin de l’année

Le parc des Virunga, le plus ancien parc national d’Afrique, ferme ses portes aux touristes jusqu’à la fin de cette année en raison de l’insécurité croissante dans l’est du Congo. C’est ce qu’annonce son directeur du parc, le Belge Emmanuel de Merode sur les réseaux sociaux.

Le parc des Virunga (est de la RDCongo) a annoncé qu’il resterait fermé jusqu’à la fin de l’année aux touristes le temps de prendre des mesures contre l’insécurité après plusieurs incidents meurtriers.

« Il est clair que la région des Virunga est profondément affectée par l’insécurité et que ce sera encore le cas pour un certain temps », a écrit le patron des Virunga, le Belge Emmanuel de Mérode, dans un communiqué. A la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda, les Virunga s’étendent sur 7.800 km2 dans la province du Nord-Kivu, fief de plusieurs milices et groupes armés.

Le parc national des Virunga ferme donc momentanément ses portes en raison de l’insécurité grandissante dans l’est de la République démocratique du Congo, annonce dans une lettre qui circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, le directeur du parc, le Belge Emmanuel de Merode.

Le parc des Virunga fermé jusqu'à la fin de l'année
© Capture d’écran site Virunga national parc

« Pour que les Viruga soient visitées en toute sécurité, des mesures bien plus robustes que dans le passé sont nécessaires. Cela va nécessiter un investissement très significatif et cela rend impossible notre réouverture au tourisme cette année ».

Le 11 mai, une garde du parc a perdu la vie, alors que cinq gardes et un chauffeur avaient été tués par des assaillants non identifiés un mois plus tôt. Le même jour, deux touristes britanniques et leur chauffeur congolais ont été pris en otage avant d’être relâchés deux jours plus tard. Deux militaires et un civil ont encore été tués le 21 mai dans une attaque d’hommes armés contre un convoi dans le parc. Le 9 avril, cinq gardes et un chauffeur avaient été tués par des assaillants non identifiés. Au total 176 ont été tués en 20 ans. En 2014, Emmanuel de Mérode, avait survécu à une attaque.

« Nous avons fait appel aux services d’une société de sécurité internationalement respectée pour lancer un audit de nos mesures de sécurité », précise le communiqué.

Refuge pour des espèces menacées

Alexander De Croo et Didier Reynders regrettent l’aggravation des conditions de sécurité qui entraîne la fermeture temporaire du parc national des Virunga dans l’est du Congo. Des bords du lac Kivu et du volcan Nyiragongo, à la sortie de Goma jusqu’aux monts Rwenzori à la frontière avec l’Ouganda, le plus ancien parc naturel d’Afrique sert de refuge à des espèces menacées comme le gorille des montagnes.

« La fermeture du parc porte un sérieux coup à la région qui compte quelque quatre millions d’habitants », ont-ils souligné. Selon MM. Reynders et De Croo, le parc national des Virunga est un écosystème unique où la biodiversité et le développement social et économique des habitants vont de pair avec la stabilisation de la région. Le parc occupe au total 3.000 personnes. L’an dernier, le nombre de visiteurs a atteint le chiffre record de 10.000 personnes. Les deux Vice-premiers ministres ont rappelé que depuis des années, la Coopération belge au développement est un bailleur actif et soutient toute une série de projets dans et autour de ce parc national. La Belgique cofinance ainsi à concurrence de 3,5 millions d’euros un projet mis en oeuvre par la Commission européenne, qui vise à améliorer la gestion des forêts en RDC.

Le parc des Virunga fermé jusqu'à la fin de l'année
© Getty Images/iStockphoto

Le financement belge est affecté à la professionnalisation des gardiens du parc des Virunga. La Belgique soutient aussi la construction d’une centrale hydroélectrique à la frontière nord du parc (3,4 millions d’euros) qui doit contribuer au développement économique et social de la ville de Lubero.

Les deux ministres espèrent que les activités soutenues par la Belgique pourront se poursuivre. « Ils espèrent également qu’une solution sera rapidement trouvée pour améliorer la sécurité dans et autour du parc. C’est non seulement important pour le tourisme et les revenus qui en découlent, mais aussi pour la protection de la biodiversité unique des Virunga, le développement de l’économie locale autour du parc et les conditions de vie des quatre millions d’habitants », ont-ils fait savoir.

Avec l’AFP et Belga

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