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Le mouvement d’Aung San Suu Kyi créé son site internet

Le mouvement d’Aung San Suu Kyi, libérée fin 2010 mais complètement exclue depuis du processus politique, a lancé son site internet en espérant en faire un accélérateur des réformes dans le pays.

« Un système de communication performant est essentiel, dans notre entreprise de mise en place d’un réseau populaire en faveur de la démocratie, capable de s’étendre au monde entier », a écrit dimanche la prix Nobel de la paix dans un message introductif.

Le site permettra de « faire connaître à travers le monde » les revendications de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), parti avec lequel elle a mené son combat politique depuis 20 ans, et qui a été officiellement dissous en mai 2010 par la junte au pouvoir.

La dissidente espère ainsi « accélérer la mise en place d’une union démocratique », a-t-elle ajouté, alors que la première session du nouveau parlement birman commençait lundi. La LND, qui a boycotté les élections de novembre dernier, n’y est donc pas représentée.

Après sept années d’isolement, au cours desquelles elle avait été assignée à résidence, l’opposante a depuis peu accès à internet à son domicile de Rangoon.

Depuis la levée, en novembre 2010, de son assignation à résidence, elle a montré beaucoup d’intérêt pour certains réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook, et leur capacité à atteindre un public jeune.

La LND avait remporté une victoire écrasante lors des élections de 1990, mais le résultat du scrutin n’a jamais été reconnu par le régime birman. Aung San Suu Kyi a passé la plus grande partie de ces vingt dernières années privée de liberté.

Pendant que le parlement se réunit pour la première fois

Le parlement de Birmanie, sur lequel la junte exerce un contrôle absolu après les élections controversées de novembre dernier, s’est réuni pour la première fois lundi, loin de tous les regards et dans une étrange atmosphère de ville assiégée.

La première session des chambres haute et basse du parlement s’est ouverte à huis clos dans la capitale Naypyidaw, placée sous très haute sécurité par le généralissime Than Shwe, homme fort de la junte depuis 1992.

Aucun journaliste n’a pu assister à la session, où les parlementaires avaient été acheminés par bus, le long des avenues aussi larges que vides de la ville, sortie de terre au milieu de la jungle en 2005.

Les 14 parlements régionaux ont fait de même au même instant, à 8h55 précise (2h25 GMT), un horaire sans doute suggéré par un des astrologues consultés par la junte.

Un responsable birman a confirmé un scénario sans à coup. « Tous les membres étaient présents », a-t-il indiqué à l’AFP. « Ma sensation, c’est qu’on va tout de même dans la bonne direction. Mais c’est inachevé », estimait de son côté ce week-end Soe Win, un élu de la Force démocratique nationale (NDF, opposition), avouant ne rien savoir de ce qui l’attendait au parlement.

Cette première session constituait la sixième des sept étapes de la « feuille de route » pour une « démocratie disciplinée », que la junte met en oeuvre depuis 2003.

Les élections du 7 novembre, entachées d’accusations de fraudes, avaient été unanimement condamnées en Occident, et boycottées par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de l’opposante Aung San Suu Kyi, qui a depuis été dissoute.

Le Vif.be, avec Belga

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