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« Le crash du vol MH370 n’a rien d’un mystère »

Le Vif

La mystérieuse disparition du vol MH370 de la Malaysian Airlines, il y a deux ans, aurait une explication toute simple selon le chercheur Larry Vance il aurait été détourné par un des pilotes. Interview.

Le spécialiste aéronautique Larry Vance (67) a étudié plus de 200 crashs d’avion. Depuis qu’il a pris sa pension en 2009, il travaille comme expert indépendant et dirige à travers le monde des experts qui enquêtent sur les crashs d’avion. Toute son attention est aujourd’hui dirigée sur le cas du vol MH370 de la Malaysian Airlines qui a disparu de façon mystérieuse des radars le 8 mars 2014.

L’enquête officielle n’a pas apporté de vraies réponses. C’est à peine si l’on a retrouvé quelques morceaux refoulés sur les plages de la côte africaine. Comment pouvez-vous tirer des conclusions à partir de ces simples éléments ?

LARRY VANCE : l’année dernière, on a retrouvé aussi bien un flaperon qu’un morceau d’aile. Ce sont des parties de l’avion qui sont utilisées lors de la descente. Sur les photos des débris, il est évident que les clapets sont complètement déchirés à l’arrière alors qu’ils sont relativement intacts sur le devant. Cela aurait tendance à prouver que ces clapets étaient activés lorsque l’avion a touché la surface de l’eau. Et cette activation a été faite par quelqu’un. Ce qui veut surtout dire que l’avion ne s’est pas écrasé parce qu’il était en manque de carburant comme on l’a régulièrement prétendu.

Ces clapets ne peuvent-ils pas être enclenchés automatiquement?

Non, quelqu’un a dû actionner la manette. Il n’y a pas d’autre manière d’activer ce système. Quelqu’un voulait faire atterrir l’avion dans l’océan avec une carlingue encore intacte. L’appareil devait sombrer sans provoquer une nuée de débris. MH370 n’est donc pas le plus grand mystère de l’aviation.

Quelqu’un aurait pu rentrer dans ce cockpit et provoquer la catastrophe ?

C’est impossible. Seuls les pilotes chevronnés peuvent faire atterrir un Boeing 777 dans une mer démontée.

Les experts australiens ont déclaré que juste avant le crash il n’y avait plus de pilotes aux commandes. Est-ce qu’ils étaient dans l’erreur ?

Mes collègues devaient se baser sur les maigres informations dont ils disposaient alors. C’étaient, par exemple, des données satellites avec lequel l’avion a été en contact de façon sporadique. Ils en ont tiré le maximum. Et j’ai le plus grand respect pour leur travail.

Ces données satellites contredisent pourtant votre version.

Les preuves matérielles, comme les clapets endommagés, sont bien plus utiles que les données satellites qui donnent trop de place à l’interprétation. Lorsqu’on enquête sur un accident d’avion, on doit, en tant qu’expert, en priorité se baser sur les faits bruts. Ce n’est qu’après qu’on peut voir quelles autres conclusions pourraient rentrer en ligne de compte.

Il y a pourtant un scénario alternatif. Un incendie se déclare dans l’avion, celui-ci se retourne en vol et les passagers tout comme les pilotes perdent conscience. L’avion est dès lors en pilotage automatique et va s’écraser lorsqu’il est à court de carburant.

J’ai étudié toutes les options. S’il y avait eu un feu, l’avion se serait écrasé dans les 20 minutes. Or l’avion est resté au moins 7 heures dans les airs. Le vol 111 de Swissair qui s’est écrasé après un incendie a été pulvérisé en pas moins de 2 millions de morceaux. Je peux vous assurer que l’avion MH370 ne s’est pas écrasé de manière non contrôlée dans l’océan. Si cela avait été le cas, ces flaperons n’auraient pas été dans cet état.

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