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Le chef de la Ligue arabe dénonce les « provocations » de l’Iran

Le Vif

Le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a dénoncé dimanche les « actes de provocation » de Téhéran dans le cadre de la crise diplomatique opposant l’Iran à l’Arabie Saoudite depuis que Ryad a exécuté un dignitaire religieux chiite.

Nabil al-Arabi s’exprimait à l’ouverture au Caire d’une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’organisation panarabe, réclamée par Ryad pour dénoncer « les ingérences » de l’Iran dans les affaires des pays arabes.

M. Al-Arabi a appelé les ministres arabes, réunis au siège de la Ligue, à « adopter une position commune, forte et claire, pour appeler l’Iran à stopper toute forme d’ingérence dans les affaires de la nation arabe ».

La crise entre Téhéran et Ryad a éclaté après l’exécution le 2 janvier du dignitaire chiite Nimr al-Nimr condamné pour « terrorisme ».

Ce défenseur de la minorité chiite et critique du régime a été mis à mort en même temps que 46 autres personnes condamnées dans leur grande majorité pour « terrorisme » et pour appartenance à Al-Qaïda.

La mise à mort de M. Nimr a entraîné des manifestations et des attaques contre les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran, à la suite desquelles Ryad a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran.

Le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir, présent à la réunion du Caire, a dénoncé les « déclarations » iraniennes « hostiles au Royaume d’Arabie Saoudite », qui ont été selon lui « le moteur direct des attaques » contre les représentations diplomatiques saoudiennes.

Crise syrienne

Mais, pour le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, l’Arabie saoudite utilise le conflit diplomatique avec Téhéran pour « affecter négativement » les négociations sur le conflit syrien.

« Nous ne permettrons pas aux actions saoudiennes d’avoir un impact négatif sur la résolution de la crise syrienne », a déclaré M. Zarif dans un communiqué, en faisant référence aux négociations de paix lancées à Vienne.

« L’approche de l’Arabie saoudite est de créer des tensions afin d’influer négativement sur la crise syrienne », a ajouté le ministre.

Il s’exprimait avant de recevoir à Téhéran l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, une semaine après que Ryad a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran à la suite de l’exécution d’un dignitaire chiite saoudien par le royaume sunnite le 2 janvier.

Cette crise diplomatique pourrrait affecter les discussions internationales sur la Syrie auxquelles ont participé Ryad et Téhéran. Ces pourparlers portent sur un plan de 18 mois soutenu par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour mettre fin à près de cinq ans de conflit.

M. Zarif a accusé l’Arabie saoudite d’avoir « intensifié ses actions » ces derniers jours contre l’Iran, en citant un raid aérien saoudien qui a, selon Téhéran, endommagé l’ambassade d’Iran dans la capitale du Yémen, Sanaa. « Ils (les Saoudiens) dissimulent leur approche négative en attaquant l’ambassade de la République islamique d’Iran à Sanaa et en blessant le personnel », a-t-il dénoncé.

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