Pierre Nkurunziza, président burundais © REUTERS/Goran Tomasevic

Le Burundi aurait demandé l’extradition de 12 opposants à la Belgique, qui dément

Les autorités burundaises ont émis une quarantaine de mandats d’arrêt internationaux contre des opposants, responsables de la société civile, frondeurs du parti au pouvoir et militaires hostiles au troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, dont une douzaine de personnes réfugiés en Belgique, ont rapporté samedi Radio France Internationale (RFI) et le magazine ‘Iwacu’.

Ces demandes d’extradition ont été émises par le procureur général de la République burundaise. Elles visent au moins douze personnes vivant en Belgique, une aux Pays-Bas et neuf au Rwanda, a précisé l’hebdomadaire ‘Iwacu’ sur son site internet.

RFI affirme avoir obtenu copie des courriers adressés par le procureur général de la République le 12 octobre dernier au ministère burundais de la Justice.

D’autres sources officielles citées par le média burundais assurent même qu’au total plus d’une vingtaine de demandes ont été adressées au seul Rwanda, où de nombreux Burundais se sont réfugiés pour fuir la répression née en avril de l’annonce d’une candidature à un troisième mandat – contesté – du président Nkurunziza, finalement réélu à la mi-juillet.

Selon ‘Iwacu’, sur ces listes figurent, outre des officiers présumés putschistes ou rebelles, des membres du Conseil national pour le Respect de l’Accord d’Arusha pour la paix et la Réconciliation au Burundi et de l’Etat de droit (Cnared, la plateforme opposée au troisième mandat de M. Nkurunziza, avec des figures de la société civile comme Pacifique Nininahazwe ou encore Chauvineau Mugwengezo de l’Union pour la paix et la démocratie (UPD), un parti d’opposition.

Sont également visés des frondeurs comme l’ex-président du parti présidentiel Conseil national pour la défense de la démocratie – Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), Hussein Radjabu, l’ancien vice-président de la République Gervais Rufyikiri et l’ex-président de l’Assemblée nationale Pie Ntavyohanyuma. Ces deux caciques du régime, opposés à un troisième mandat de M. Nkurunziza, avaient fait défection à grand bruit juste avant les élections et se sont exilés en Belgique fin juin.

« Nous n’avons reçu aucune demande d’extradition »

Cependant, la Belgique n’a reçu aucun mandat d’arrêt international, a indiqué dimanche le ministère des Affaires étrangères. « Nous n’avons reçu par les canaux diplomatiques (utilisés dans de tels cas, ndlr) aucune demande d’extradition », a déclaré un porte-parole du Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères interrogé par l’agence Belga.

La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, s’est, selon l’hebdomadaire ‘Iwacu’, contentée de rappeler avec ironie que Kigali avait demandé à Bujumbura il y a quelques années de signer un accord d’extradition, une demande restée lettre morte.

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