La timide percée des femmes au palmarès des Nobel

Le Vif

Le palmarès des Nobel reste très majoritairement masculin, en particulier dans les sciences, mais les femmes se font lentement une place, comme en témoigne le millésime 2020 et ses quatre lauréates.

Depuis les premiers Nobel en 1901, 58 femmes ont été récompensées. Elles représentent 6,2% des 934 lauréats (hors institutions lauréates), selon une base de données tenue par l’AFP. Mais cette proportion est en hausse au cours des dernières décennies: 11,1% dans les années 2010 et 9,2% dans les années 2000, contre 5,4% dans les années 1900, 2,6% dans les années 1910 et même 0% dans les années 1950.

Au palmarès 2020 figurent quatre lauréates: la Française Emmanuelle Charpentier (chimie) et les Américaines Andrea Ghez (physique), Jennifer Doudna (chimie) et Louise Glück (littérature). Elles représentent 36,4% des onze lauréats de l’année (hors Nobel remis au Programme alimentaire mondial). Le record de cinq lauréates (sur 13, 38,5%), atteint en 2009, n’était pas loin.

Les trois femmes récompensées cette année en physique et en chimie réalisent un coup de force en obtenant des prix dans deux des disciplines les plus masculines: le Nobel de physique n’a été attribué qu’à 1,9% de femmes (4 sur 216), celui de chimie qu’à 3,8% de femmes (7 sur 186).

Si Mme Ghez partage son Nobel de physique avec deux hommes, Mmes Charpentier et Doudna signent un Nobel de chimie 100% féminin. Ce n’est que la troisième fois que cela arrive dans cette discipline, après les couronnements de la Franco-polonaise Marie Curie et de la Britannique Dorothy Crowfoot Hodgkin, qui l’ont obtenu seules respectivement en 1911 et en 1964.

Historiquement, les Nobel de médecine et d’économie sont également à forte domination masculine, avec respectivement 5,4% (12 sur 222) et 2,3% (2 sur 86) de femmes. Les prix Nobel de la paix (15,9%, 17 sur 107, hors Nobel remis à des institutions) et de littérature (13,7%, 16 sur 117) sont légèrement plus féminisés.

En tant que Française, Emmanuelle Charpentier s’inscrit dans les pas de Marie Curie et de sa fille Irène Joliot-Curie (lauréate en 1935 en binôme avec son mari Frédéric Joliot). Marie Curie fut le première femme lauréate d’un Nobel en 1903 (physique) et elle est, à ce jour, la seule femme à en avoir obtenu deux (1903 en physique, 1911 en chimie).

A l’instar du palmarès, les comités Nobel, qui planchent sur les lauréats, comptent également une minorité de femmes, moins d’un quart. Il n’y a, par exemple, que deux femmes parmi les sept membres du comité pour la littérature, une sur sept pour la physique, ou encore quatre sur 18 pour la médecine.

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