Magdalena Andersson
Magdalena Andersson © Reuters

La Suède élit (enfin) sa nouvelle Première ministre: retour sur un fiasco politique

Après une rocambolesque élection-démission en l’espace de sept heures la semaine dernière, la cheffe des sociaux-démocrates suédois Magdalena Andersson a été réélue Première ministre lundi par le Parlement et va pouvoir devenir officiellement la première femme à occuper le poste. Retour sur cette élection mouvementée.

Jusqu’ici ministre des Finances, Magdalena Andersson a été élue par les députés avec 173 voix contre, 101 voix pour et 75 abstentions. En Suède, un gouvernement est approuvé tant qu’une majorité absolue de 175 députés ne vote pas sa censure.

Sauf improbable nouvelle surprise, l’élection clôt le feuilleton de la transition du pouvoir social-démocrate provoquée par le départ du Premier ministre Stefan Löfven, qui avait passé la main au début du mois après sept ans au pouvoir et à moins d’un an des législatives de septembre 2022.

Une rocambolesque élection-démission: que s’est-il passé?

Moins de huit heures après son élection par le Parlement, la nouvelle Première ministre suédoise Magdalena Andersson a été contrainte de démissionner mercredi, victime d’un douloureux jeu de domino politique.

Mardi soir, cette économiste de 54 ans, jusqu’ici ministre des Finances de son prédécesseur Stefan Löfven, s’était assurée in extremis les soutiens nécessaires pour arriver au pouvoir, grâce à un accord de la dernière heure avec le parti de Gauche pour augmenter les petites retraites.

Mais un autre parti clé, le parti du Centre, mécontent des concessions faites à l’aile gauche, lui a retiré son soutien pour le budget, sans pour autant bloquer son accession au pouvoir.

Conséquence: le même Parlement qui l’avait élue dans la matinée a mis son budget en minorité dans l’après-midi, et adopté celui de l’opposition de droite, préparé pour la première fois avec l’extrême-droite des Démocrates de Suède (SD).

Une annonce qui a jeté un froid sur les politiques, en particulier sur son allié écologiste, seul autre parti de la coalition gouvernementale minoritaire. Les écolos suédois ont jugé inacceptable de gouverner avec une loi de finances portant le sceau de l’extrême-droite.

Peu après la défaite budgétaire, le parti écologiste a donc annoncé son départ du gouvernement, contraignant Mme Andersson à rendre son tablier à peine acquis. « Il y a une pratique constitutionnelle voulant qu’un gouvernement de coalition démissionne lorsqu’un parti le quitte. Je ne veux pas diriger un gouvernement dont la légitimité est remise en cause« , a déclaré la dirigeante social-démocrate lors d’une conférence de presse.

Soumise à nouveau aux votes

Après avoir sondé les chefs de partis, le président du Parlement Andreas Norlén a néanmoins conclu que leurs intentions étaient inchangées quant à l’élection de la future Première ministre. La cheffe des sociaux-démocrates suédois Magdalena Andersson a donc été à nouveau soumise aux votes ce lundi pour finalement être officiellement réélue Première ministre.

Du fait de ce départ du parti des Verts, l’économiste et ancienne nageuse de haut niveau de 54 ans va diriger un gouvernement entièrement social-démocrate.

La présentation de son gouvernement au roi Carl XVI Gustaf, qui marque officiellement sa prise de fonctions, est attendue mardi.

Première femme à ce poste

Championne affichée de l’égalité des sexes, la Suède n’a pourtant jamais eu de Première ministre, contrairement à tous les autres pays nordiques. Le poste a été jusqu’à présent occupé par 33 hommes depuis sa création en 1876.

Magdalena Andersson devient donc la première femme à diriger le royaume nordique, à l’issue de plusieurs jours de négociations difficiles et de tumultes politiques.

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