Alep en Syrie © REUTERS

La Russie espère un cessez-le-feu « dans les prochaines heures » dans la ville d’Alep

Le Vif

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré mardi espérer obtenir un accord « dans les prochaines heures » sur un cessez-le-feu dans la ville d’Alep, principal champ de bataille du conflit syrien.

« J’espère qu’au plus vite, peut-être même dans les prochaines heures, une telle décision sera annoncée », a-t-il dit à la presse après une rencontre à Moscou avec l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura.

« Des discussions se terminent aujourd’hui entre militaires russes et américains sur l’annonce d’un cessez-le-feu dans la ville d’Alep », a-t-il précisé, alors que Moscou et Washington sont déjà parrains d’une trêve mise en place fin février entre le régime syrien et les rebelles.

Pour surveiller le cessez-le-feu, M. Lavrov a annoncé « la création dans les prochains jours à Genève d’un centre de coordination russo-américain d’intervention rapide en cas de violations de la trêve ».

« La principale raison de ma venue ici, c’est la possibilité de discuter avec le pouvoir russe du fait que les résultats déjà atteints (pour mettre en place le cessez-le-feu en Syrie) peuvent être réduits à zéro », a déclaré de son côté M. De Mistura, dont les propos étaient traduits en russe.

« Un tel risque existe », a-t-il souligné en ajoutant: « J’ai le sentiment et l’espoir que nous pouvons à nouveau mettre en place et concrétiser » ce cessez-le-feu.

Autre objectif de la visite de l’émissaire de l’ONU: préparer le prochain tour de négociations entre le régime syrien et les opposants à Genève, sous l’égide des Nations unies, après l’échec du dernier round.

La fragilité du cessez-le-feu actuel a pesé comme une « menace » sur les dernières négociations à Genève, a regretté M. De Mistura.

Ces dernières discussions intersyriennes « n’ont pas été faciles », a renchéri le ministre russe des Affaires étrangères.

« Les conditions pour passer à un dialogue direct (entre opposants et représentants du régime de Damas) ne sont pas encore réunies », a-t-il estimé.

Il a par ailleurs également appelé les factions rebelles dites « modérées » à quitter les territoires sous contrôle d’organisations terroristes, comme le groupe Etat islamique ou le Front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda.

Washington a garanti à Moscou « que l’opposition modérée quitterait les territoires contrôlés par Al-Nosra et l’EI », a affirmé M. Lavrov. « Malheureusement, cela n’a pas été fait jusqu’à présent », a-t-il ajouté.

La Russie est régulièrement accusée par les Occidentaux et l’opposition syrienne de frapper les groupes rebelles opposés au régime de Damas, dont elle est le fidèle allié. Moscou a toujours démenti.

Une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), dont sont coprésidents Moscou et Washington, pourrait avoir lieu dans « un futur proche », a ajouté le ministre russe.

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