Khalid (à gauche) et Ibrahim El Bakraoui. © Belga

La police fédérale pas avisée par les Pays-Bas d’une information du FBI sur les frères El Bakraoui

Le FBI a transmis à la police néerlandaise des informations sur les antécédents criminels et extrémistes d’Ibrahim et Khalid El Bakraoui le 16 mars, soit six jours avant les attentats de Bruxelles. La police fédérale belge n’a, de son côté, pas été avisée par les Pays-Bas d’une telle information du FBI.

Le FBI a transmis à la police néerlandaise des informations sur les antécédents criminels, radicaux et extrémistes d’Ibrahim et Khalid El Bakraoui le 16 mars, soit six jours avant les attentats de Bruxelles. Le 17 mars, un contact direct a d’ailleurs été établi entre les services de police des Pays-Bas et de la Belgique, a indiqué mardi le ministre néerlandais de la Justice Ard van der Steur, en réponse à 166 questions, devant la Chambre des représentants à La Haye.

La police judiciaire fédérale belge, de son côté, déclare n’avoir reçu « aucune information en rapport avec les frères El Bakraoui » des services de renseignement américains le 16 mars. Le 17 mars, lors d’une visite de travail d’un membre de la police néerlandaise, aucune communication n’a été faite sur l’information livrée à la police des Pays-Bas par le FBI, a assuré mardi le directeur général de la PJF, Claude Fontaine.

Ibrahim El Bakraoui s’est fait exploser le 22 mars à l’aéroport de Zaventem tandis que son frère Khalid El Bakraoui, né en 1989, a commis un attentat kamikaze dans la station de métro Maelbeek. Dans une réponse nuancée, le ministère a indiqué que le FBI avait prévenu les Pays-Bas que « les deux frères étaient recherchés par les autorités belges », précisant des informations sur les antécédents criminels, radicaux et extrémistes d’Ibrahim et Khalid El Bakraoui.

Le lendemain, le 17 mars, les frères ont fait l’objet d’une discussion entre les autorités belges et néerlandaises. Ibrahim El Bakraoui a été envoyé, à sa demande, par les autorités turques le 14 juillet dernier aux Pays-Bas, et non en Belgique. Ce qui est possible, selon le ministre de la Justice néerlandais, car toute personne de l’espace Schengen peut retourner dans le pays de son choix de cette zone. Les Turcs ont bien prévenu les Pays-Bas de l’expulsion, mais l’information est passée inaperçue. Ibrahim El Bakraoui n’était de plus pas enregistré dans les systèmes de recherche internationaux. Depuis l’aéroport de Schiphol, il a dès lors pu continuer son chemin.

L’agence américaine de renseignement a, quant à elle, placé Ibrahim El Bakraoui sur sa liste de personnes terroristes à surveiller le 25 septembre. Ard Van der Steur souhaiterait rencontrer les Américains afin qu’ils partagent davantage et mieux les informations reprises sur cette « watchlist ». Le ministre de la Justice a ajouté ignorer quand Ibrahim El Bakraoui avait quitté le territoire néerlandais, combien de temps il y était resté et quand il était arrivé en Belgique.

Contenu partenaire