Vladimir Poutine © M. Svetlov/Getty Image

La « Grande conférence de presse » de Vladimir Poutine

Le Vif

Le président russe Vladimir Poutine se livre jeudi à un face-à-face annuel avec la presse, très attendu dans un contexte de tensions renouvelées avec l’Occident autour des intentions américaines de se retirer d’un traité nucléaire stratégique et d’une confrontation maritime entre Moscou et Kiev.

Plus de 1.700 journalistes en provenance de la quasi-totalité des régions russes, d’Asie, d’Europe et d’Amérique ont été accrédités pour cette « Grande conférence de presse » traditionnelle. Il s’agira de la quatorzième pour M. Poutine depuis son arrivée au pouvoir en 2000.

Mercredi, 24 heures avant la conférence de presse, la chaîne de télévision russe Rossia 24 a lancé un compte à rebours et diffusé de nombreux reportages sur les préparatifs de cet événement qui aura lieu au Centre international du commerce à Moscou et sera traduit en anglais, français et allemand.

Si le début de la conférence de presse est fixé à 09h00 GMT, l’heure de sa fin n’est traditionnellement pas connue à l’avance.

La première conférence de presse organisée dans ce format n’avait duré que 1h35 en 2001, alors qu’en 2008, Vladimir Poutine avait répondu non-stop aux questions en direct pendant quatre heures et 40 minutes.

Depuis 2004, elle n’a jamais duré moins de trois heures.

Parmi les sujets dominants: les relations russo-américaines, au plus bas depuis la fin de la Guerre froide malgré les promesses électorales de Donald Trump d’un rapprochement, et la crise en Ukraine, où un conflit armé entre Kiev et des séparatistes prorusses a fait plus de 10.000 morts depuis 2014.

Fin novembre, Moscou a capturé trois navires de guerre ukrainiens et leurs équipages au large de la Crimée, son pire bras de fer avec l’Ukraine depuis l’annexion de la péninsule criméenne.

Après cette confrontation militaire, le président ukrainien Petro Porochenko a instauré la loi martiale dans plusieurs régions frontalières, tandis que le président américain a annulé sa rencontre avec Vladimir Poutine prévue en marge du sommet du G20 en Argentine.

Cet incident a aggravé les tensions entre Moscou et Washington, déjà importantes en raison de sanctions américaines frappant la Russie pour son rôle présumé dans le conflit ukrainien depuis 2014, et de l’annonce par les Etats-Unis en octobre de leur intention de se retirer du traité nucléaire INF, qui interdit la fabrication d’armes nucléaires de portée intermédiaire.

« L’économie à l’intérieur du pays, tout comme notre économie sur fond d’une conjoncture internationale assez défavorable », sera également abordée, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne de télévision russe NTV.

La hausse attendue des tarifs pour les services communaux, la protection contre les ondes radioactives, l’impopulaire réforme des retraites ou le traitement des cancers en Russie figurent également parmi les questions qui préoccupent les journalistes, selon les médias publics russes.

Réélu en mars pour un quatrième mandat présidentiel, Vladimir Poutine se prépare de manière active à cette conférence de presse et « jusqu’à tard la nuit, prend connaissance des tas d’informations préparées pour lui par les ministres et des experts », selon M. Peskov.

Les réponses du président aux médias s’apparentent souvent à des ordres donnés au gouvernement ou aux autorités régionales. Et « le président veille soigneusement » à ce que ces ordres soient dûment fixés et exécutés, assure le porte-parole du Kremlin.

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