Photo prise en 1995 dans un orphelinat russe, également tristement célèbre pour leur négligence vis à vis de leurs pensionnaires © Reuters

La Bulgarie ferme le dernier de ses orphelinats, tristement réputés pour leurs mauvais traitements

Le Vif

La Bulgarie a annoncé jeudi avoir définitivement fermé le dernier de ses centres pour enfants handicapés abandonnés, de gigantesques structures héritées de l’époque communiste et longtemps associées à des cas de pédophilie et à des mauvais traitements parfois mortels.

« C’est la fin d’une procédure destinée à transférer progressivement les enfants dans des structures de plus petite taille, fonctionnant en communauté », a indiqué le porte-parole des services sociaux bulgares, Georgy Terziyski.

Cette procédure, réclamée par des ONG et par l’Union européenne, avait été lancée en 2010, après la révélation de la mort d’enfants et de cas de pédophilie dans les quelque 150 centres du pays.

A leur apogée, à l’époque communiste, ces gigantesques « orphelinats », situés dans des régions isolées, accueillaient plusieurs milliers d’enfants handicapés, abandonnés par leurs parents que le régime encourageait à agir ainsi. Seuls sept enfants y étaient encore hébergés dernièrement contre plus d’un millier en 2012.

Les organisations de défense des droits ont salué cette étape en soulignant que des progrès devaient encore être faits dans la prise en charge de ces enfants particulièrement vulnérables. Le président du Comité d’Helsinki en Bulgarie, Krasimir Kanev, a souligné que les nouveaux centres, initialement prévus pour accueillir de six à huit enfants, en accueillaient finalement 14 sans toujours offrir le personnel adapté. « La qualification de l’encadrement laisse à désirer. Beaucoup travaillaient dans les institutions qui ont fermé et d’autres ont été embauchés sans formation adéquate », estime M. Kanev interrogé par l’AFP.

Pour Milena Harizanova, de l’Unicef en Bulgarie, les nouvelles structures prévues pour accueillir 2.099 enfants handicapés sortent ces pensionnaires de leur isolement car elles sont « plus près de leur région d’origine, des services de santé, d’éducation, de transports, et surtout, de la population ».

Mais beaucoup reste à faire pour améliorer l’intégration sociale des jeunes handicapés en Bulgarie, souligne Mme Harizanova. Elle note toutefois que le taux d’abandon des enfants handicapés, particulièrement élevé durant des décennies, est à la baisse ces dernières années dans le pays le plus pauvre de l’Union européenne.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire