Enzo Moavero Milanesi.

L’Italie n’est pas isolée et reste influente

Le Vif

Le ministre des Affaires étrangères sortant, Enzo Moavero Milanesi, a estimé que l’Italie n’avait aucunement été isolée par plus de 14 mois de gouvernement populiste et qu’elle gardait toute sa place dans les puissances influentes.

« L’Italie n’est pas un système fermé, ni autosuffisant ou marginal. Nous restons des acteurs sur le plan international », a affirmé le chef de la diplomatie du gouvernement populiste sortant, dans un entretien publié lundi dans le quotidien Corriere della Sera.

Enzo Moavero Milanesi, qui avait été imposé en juin 2018 comme ministre à la position modératrice par le président Sergio Mattarella, rappelle que « l’industrie réalise le cinquième surplus commercial du monde ».

« Je ne vois pas l’Italie comme isolée, ce qui est important c’est d’avoir de l’influence », souligne le ministre sortant, en estimant avoir été très écouté au sein de l’Union européenne (UE) sur « des propositions concrètes pour gouverner les flux migratoires ».

« Il y a toujours eu ou il y aura toujours des oppositions politiques en Europe », souligne M. Moavero Milanesi, interrogé sur le gouvernement sortant parfois très clivant avec certains de ses partenaires européens comme la France. Quoiqu’il arrive, « les règles restent les mêmes » et les pays doivent suivre les lignes directrices de l’UE.

Il souligne d’ailleurs l’importance de l’Europe à l’heure où les équilibres économiques mondiaux ont changé.

« Prenez le G7, né dans les années 70 avec les sept premières économies du monde à l’époque ». Aujourd’hui deux pays membres du G7, « l’Italie et le Canada, ne sont plus parmi les sept premières, contrairement à la Chine et l’Inde », qui ne sont pourtant pas dans le G7,, constate-t-il.

« Dans vingt ans, aucun Etat européen n’aura une économie classée dans les sept premières du monde. En revanche, l’UE et la zone euro, ensemble, seront certainement sur le podium des trois plus grandes » économies, ajoute-t-il.

M. Moavero Milanesi a été considéré comme un ministre « technique » du gouvernement populiste né d’une alliance entre La Ligue du leader d’extrême droite Matteo Salvini et le Mouvement cinq étoiles de Luigi Di Maio (antisystème).

Ce juriste a passé la plus grande partie de sa vie professionnelle entre Bruxelles et Luxembourg, à la Commission européenne ou à la Cour de justice de l’Union européenne.

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