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L’Iran reconnaît avoir été attaqué par un virus informatique

L’Iran reconnait avoir été affecté par le virus Stuxnet mais réaffirme sa détermination à poursuivre son programme nucléaire.

Lundi, au cours d’une conférence de presse, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a reconnu pour la première fois, à mots couverts, que le virus informatique Stuxnet avait affecté des centrifugeuses produisant l’uranium enrichi.

« Ils ont pu, de manière limitée, mettre hors service plusieurs de nos centrifugeuses avec les logiciels installés sur les pièces électroniques. Mais nos experts ont pu intervenir et ils ne sont plus capables de le faire aujourd’hui », a déclaré le président iranien en réponse à une question sur les problèmes rencontrés par le programme d’enrichissement d’uranium iranien.

M. Ahmadinejad n’a pas précisé qui il désignait par le pronom « ils ». Il n’a pas non plus prononcé le mot « virus ».

Un virus contre l’Iran ?

Depuis l’été, l’Iran a été atteint par un nouveau virus informatique extrêmement sophistiqué, baptisé Stuxnet, qui affecte certains logiciels d’ordinateurs réglant notamment la vitesse de rotation des moteurs d’installations industrielles.

Selon plusieurs experts, ce virus semblerait avoir été principalement destiné à endommager les installations nucléaires iraniennes, et notamment à endommager les centrifugeuses servant à produire de l’uranium enrichi.

L’expert allemand Ralph Langner soutient que Stuxnet a été introduit en Iran par des entrepreneurs russes via des clés USB infectées, rapporte le site Génération NT. Selon le spécialiste, cette infection serait l’oeuvre d’agents du Mossad. « Un objectif raisonnable de l’attaque consistait à détruire le rotor de centrifugeuse par les vibrations, ce qui provoque l’explosion de la centrifugeuse » explique Ralph Langner.

Poursuite du programme nucléaire

Mahmoud Ahmadinejad a toutefois réaffirmé que l’Iran, malgré les attaques et les pressions, ne renoncerait jamais à l’enrichissement d’uranium. Cette question « n’est pas négociable », a-t-il déclaré, à quelques jours d’une reprise prévue le 5 décembre des discussions entre Téhéran et les grandes puissances sur le dossier nucléaire iranien.

Au cours de la même conférence de presse, il a accusé les Etats-Unis et Israël, des attentats qui ont visé deux experts du nucléaire : « On perçoit la main des gouvernements occidentaux et du régime sioniste dans ces attentats », a-t-il déclaré.

Le ministre de l’Intérieur, Mostafa Mohammad Najjar, a directement accusé « le Mossad et la CIA », qui veulent selon lui « stopper les progrès scientifiques » de l’Iran.

Plusieurs scientifiques nucléaires iraniens ont été victimes d’attentats ou de disparitions inexpliquées ces dernières années, imputés à chaque fois à Israël et aux Etats-Unis par Téhéran.

Le Vif.be, avec L’Express.fr et Belga

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