Sarajevo à la fin de la guerre © Getty

L’Europe, terre de nombreux conflits depuis la fin de la Guerre froide

Le Vif

Des guerres dans les Balkans à l’invasion en cours de l’Ukraine par la Russie, le continent européen a été le théâtre de nombreux conflits depuis la fin de la Guerre froide. Retour sur les principaux d’entre eux.

On l’oublie parfois, mais l’Europe a connu de nombreux conflits depuis la fin de la Guerre froide et certain faisant près de 100.000 morts.

1991-95: guerres dans les Balkans

Dans les Balkans, la Yougoslavie communiste se désintègre dans une série de guerres sanglantes dans les années 1990. Un conflit entre les forces croates et la minorité serbe soutenue par Belgrade éclate après la proclamation le 25 juin 1991 par la Croatie de son indépendance. Le conflit s’achève quatre ans plus tard, quand les troupes croates reprennent le contrôle de territoires tenus par les sécessionnistes serbes, au prix de 20.000 morts.

Belgrade.
Belgrade.© Vladimir Zivojinovic / AFP

En Bosnie-Herzégovine, la proclamation de l’indépendance en 1992, après un référendum boycotté par la communauté serbe, déclenche une guerre de trois ans et demi entre Musulmans, Serbes et Croates, qui fait près de 100.000 morts dont deux tiers de Bosniaques.

Nagorny Karabakh (1991-94 et 2020)

A la chute de l’URSS en 1991, une guerre éclate au Nagorny Karabakh, territoire azerbaïdjanais essentiellement peuplé d’Arméniens. Le conflit fait 30.000 morts. Un cessez-le-feu en 1994 consacre la création de facto d’une république auto-proclamée sous contrôle arménien.

Nagorny Karabakh en 1992
Nagorny Karabakh en 1992© Getty

Un nouveau conflit éclate à l’automne 2020, faisant 6.500 morts. Il se solde par une écrasante défaite de l’Arménie, contrainte de céder à l’Azerbaïdjan trois régions formant un glacis autour du Nagorny Karabakh.

Ossétie du Nord (1992)

L’Ossétie du Nord, rattachée à la Russie, est le théâtre, fin 1992, d’un sanglant conflit avec l’Ingouchie voisine, faisant plusieurs centaines de morts. Bénéficiant du soutien de Moscou, elle repousse les forces nationalistes ingouches qui revendiquent un district autour de Vladikavkaz, la capitale ossète.

Transdniestrie (1992)

Frontalière de l’Ukraine, la Transdniestrie, région russophone moldave fait sécession en 1990.

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© Getty

Des violences éclatent deux ans plus tard entre forces moldaves et milices slaves de Transdniestrie, se soldant par plusieurs centaines de morts et l’intervention de 3.000 soldats russes.

La Transdniestrie n’est pas reconnue comme un Etat par la communauté internationale y compris la Russie.

Tchétchénie (1994-96, 1999-2009)

La Tchétchénie, république russe du Caucase à majorité musulmane a été à deux reprises le théâtre de conflits meurtriers opposant indépendantistes, puis islamistes à l’armée russe, faisant des dizaines de milliers de morts.

Fin 1994, Moscou lance son armée contre la république séparatiste. Se heurtant à une résistance acharnée, les troupes russes se retirent en 1996.

Tchétchénie (1995-1996 et 1999-2009)
Tchétchénie (1995-1996 et 1999-2009)© REUTERS

Fin 1999, sous l’impulsion de Vladimir Poutine, les troupes entrent à nouveau en Tchétchénie pour une « opération antiterroriste » et reprennent la capitale Grozny. En 2009, Moscou décrète la fin de son opération.

1998-99: guerre du Kosovo

En mars 1998, Belgrade lance une offensive contre la guérilla séparatiste du Kosovo, province serbe, peuplée majoritairement d’Albanais musulmans.

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© Reuters

Pour mettre fin au conflit, l’Otan lance, en mars 1999, des frappes aériennes qui se soldent par le retrait le 10 juin des forces serbes du Kosovo.

Le conflit a fait environ 13.000 morts, en grande majorité albanais.

Géorgie (2008)

Le 8 août 2008, la Géorgie lance une offensive pour reprendre le contrôle de l’Ossétie du Sud, région séparatiste prorusse qui a proclamé son indépendance en 1991.

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© P.G.

La Russie riposte en envoyant des troupes sur le territoire géorgien et inflige en l’espace de cinq jours une cinglante défaite à l’ex-république soviétique.

Dans la foulée, Moscou reconnaît l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, une autre province séparatiste géorgienne.

Crise ukrainienne (depuis 2014)

En 2014, dans la foulée du mouvement pro-UE du Maïdan et de la fuite en Russie du président Viktor Ianoukovitch, Moscou annexe la péninsule de Crimée.

La Russie soutient dans la foulée des rebelles séparatistes prorusses dans l’est du pays, où deux républiques sont autoproclamées.

Le conflit, qui a fait plus de 14.000 morts depuis son lancement, avait diminué en intensité à partir de 2015 et la signature des accords de paix de Minsk.

Moscou, qui a lancé ces derniers mois de vastes manoeuvres militaires autour du territoire ukrainien, a reconnu lundi l’indépendance des deux républiques sécessionnistes, puis lancé jeudi une invasion de l’Ukraine.

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