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L’épouse du Nobel de la paix demande à ses amis de recevoir le prix en son nom

L’épouse assignée à résidence du Nobel de la paix Liu Xiaobo a diffusé une lettre ouverte dans laquelle elle demande aux amis du dissident emprisonné d’aller en Norvège pour recevoir en son nom le prix prestigieux, a indiqué mardi un militant.

Dans cette lettre publiée sur l’internet, Liu Xia demande à plus d’une centaine de proches de son mari – parmi lesquels des intellectuels, des dissidents, des avocats – de se rendre à Oslo pour la cérémonie de remise du prix Nobel le 10 décembre.

« Si l’on se fonde sur la situation actuelle, la probabilité que Xiaobo et que moi-même allions recevoir le prix est minime », écrit Liu Xia, qui est assignée à résidence à Pékin depuis l’attribution du Nobel à son mari, le 8 octobre.

« Je pense que Xiaobo souhaiterait vivement que ses amis assistent à cette cérémonie historique », a ajouté Liu Xia.

L’AFP n’est pas en mesure d’obtenir confirmation que la femme du Nobel a rédigé elle-même cette lettre, les autorités restreignant les possibilités de Liu Xia de communiquer avec l’extérieur.

La liste des « invités » inclut Bao Tong, ancien aide de Zhao Ziyang, le chef du Parti communiste évincé pour avoir refusé l’usage de la force contre les étudiants manifestant lors du Printemps de Pékin, en mai-juin 1989.

Y figurent également Shang Baojun, l’avocat qui avait défendu Liu Xiaobo en décembre 2009, la militante tibétaine Woeser, Cui Weiping, enseignant à l’Académie du cinéma de Pékin, et Zhang Zuhua, qui avait rédigé la « charte 08 » avec Liu Xiaobo.

Des Nobel de la paix appellent le G20 à agir Quinze prix Nobel de la paix ont demandé lundi aux dirigeants des pays du G20 de faire pression sur la Chine afin d’obtenir la libération du dissident Liu Xiaobo.

Les anciens prix Nobel, parmi lesquels l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, le dalaï Lama et les anciens présidents polonais Lech Walesa et américain Jimmy Carter, soulignent dans une lettre que les dirigeants du G20 vont rencontrer le président chinois Hu Jintao lors du prochain sommet de ces pays mi-novembre à Séoul.

« Nous vous encourageons vivement à insister personnellement auprès du président chinois Hu Jintao pour qu’il libère le Dr Liu, ce qui sera non seulement bienvenu mais nécessaire », écrivent-ils dans la missive, rendue publique par l’organisation américaine de défense des droits de l’homme, Freedom Now.

Liu Xiaobo, détenu dans le nord-est de la Chine, est le premier citoyen chinois à se voir décerner le Nobel de la paix, une récompense qui a ulcéré Pékin.

Agé de 54 ans, cet intellectuel purge une peine de 11 ans de prison après avoir été l’un des auteurs de la « Charte 08 », un texte qui réclamait une Chine démocratique.

Le site internet du prix Nobel de la Paix cible d’une attaque

Le site internet du prix Nobel de la paix a été l’objet d’une attaque informatique en provenance de Taiwan, a indiqué l’opérateur de télécoms norvégien Telenor, moins de trois semaines après l’attribution de la prestigieuse récompense au dissident chinois Liu Xiaobo.

« Le site a été compromis ou, comme on le dit de façon plus populaire, attaqué », a déclaré à l’AFP Frank Stien, responsable des services de sécurité informatique de Telenor, confirmant une information du journal Aftenposten.

En visitant le site www.nobelpeaceprize.org, l’internaute risquait de voir son ordinateur être infesté par un « cheval de troie », un programme extrêmement difficile à détecter qui permet à l’agresseur de prendre, à distance, le contrôle de la machine.

Selon M. Frank Stien, la dernière adresse IP utilisée par l’agresseur est celle d’une université taiwanaise, la National Chiao Tung University, mais cela ne signifie pas forcément que l’attaque a été diligentée depuis Taïwan, les pirates utilisant souvent plusieurs ordinateurs pour camoufler leurs traces. « Nous ne pouvons rien dire sur l’identité de l’agresseur ni sur ses motivations », a précisé M. Stien.

L’Institut Nobel d’Oslo a confirmé avoir eu vent de l’attaque mais a affirmé que la situation était revenue à la normale.

L’attribution, le 8 octobre, du Nobel de la paix à Liu Xiaobo, un dissident qui purge une peine de 11 ans de prison pour « subversion du pouvoir de l’Etat », a ulcéré le régime chinois, qui multiplie depuis les gestes de mauvaise humeur à l’encontre de la Norvège.

Le Vif.be, avec Belga

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