L’épidémie a déjà fait 583 morts dans l’ensemble du pays. Elle est maintenant considérée comme « une question de sécurité nationale ».
Les organisations internationales s’attendent à une propagation rapide de l’épidémie de choléra en Haïti. Déclarée dans le nord du pays, celle-ci vient de gagner Port-au-Prince, où un mort et 73 malades ont été signalés ce mardi. Depuis la mi-octobre, 583 Haïtiens sont décédés des suites de la maladie, et plus de 9000 ont été hospitalisés.
Cette maladie hautement contagieuse est maintenant considérée comme « une question de sécurité nationale », a annoncé ce mardi le directeur général du ministère de la Santé haïtien.
« Port-au-Prince est un bidonville étendu où les conditions sont très mauvaises en matière d’installations sanitaires et d’eau. Ce sont des conditions optimales pour une propagation rapide du choléra », a indiqué mardi le Dr Jon K. Andrus de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS). « Nous devons nous tenir prêts ».
« Cas suspects un peu partout »
Deux personnes mortes à Port-au-Prince présentent cliniquement des signes de choléra, selon Médecins sans Frontières (MSF). « Ces cas ne sont pas encore confirmés en laboratoire », a néanmoins déclaré le Dr Claude Suréna, président de l’association des médecins haïtiens.
« Il y a des cas suspects un peu partout dans le pays. Selon nos équipes, des cadavres sont abandonnés dans les rues de certains villages », a assuré le chef de mission de MSF en Haïti.
« Les hôpitaux de la ville » font « face à une affluence de malades, selon les statistiques disponibles », a-t-il indiqué. Mais il a aussi évoqué une quarantaine de malades « morts sur le chemin de l’hôpital », dont les cadavres « sont enveloppés dans des couvertures et déposés près du cimetière de la ville ».
Les suites de l’ouragan Tomas
Le passage de l’ouragan Tomas la semaine dernière a entraîné des mouvements de population, notamment à Port-au-Prince.
Les mauvaises conditions d’hygiène dans les camps de réfugiés du séisme du 12 janvier font craindre une aggravation de l’épidémie.
La précarité dans de nombreux camps à travers le pays est accentuée par les volumes d’eau – vecteur du choléra – accumulés lors du passage de l’ouragan Tomas en fin de semaine dernière.
Tomas, qui a fait 21 morts en Haïti, a en grande partie épargné Port-au-Prince mais le sud-ouest du pays a énormément souffert. Ces inondations, ainsi que les nouveaux déplacements de population entraînés par l’ouragan, « multiplient » les risques de propagation du choléra, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
Le Vif.be, avec L’Express.fr