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L’affaire sexuelle qui fait hurler l’Espagne :  » La Manada « 

Rosanne Mathot
Rosanne Mathot Journaliste

Rarement procès n’a-t-il été plus médiatisé en Espagne et n’a-t-il engendré autant de réactions : la condamnation le 26 avril avril 2018, à 9 ans de prison, pour  » agression sexuelle  » et  » abus de faiblesse  » de cinq hommes ayant abusé d’une jeune fille de 18, pendant les festivités de Pampelune, en 2016 met l’Espagne en colère : le jugement est considéré comme laxiste.

Parmi les cinq condamnés, figure un membre de la Guardia civil, censé pourtant garantir la protection et la sécurité de la population. Le groupe condamné se faisait appeler « La manada », « La meute », en français. Malgré les dires de la victime et malgré les vidéos-trophées, prises par les agresseurs, qui montrent que la victime n’a pas du tout été consentante aux six pénétrations et fellations en série qu’elle a subies, la justice espagnole n’a pas poursuivi les prévenus pour « viol en réunion », mais seulement pour agression sexuelle et abus de faiblesse.

Dans un an, les agresseurs pourront donc retrouver une liberté conditionnelle, pour éventuelle bonne conduite. En réaction, les manifestations se multiplient. Une pétition, avec 800 000 signatures, vient d’être déposée au parlement espagnol, afin de demander une modification du code pénal, pour ce qui est des violences sexuelles. La municipalité de Barcelone a, quant à elle, réagi, en mettant en place un « protocole anti violences sexistes », avec les tenanciers des bars, des discothèques et même du fameux festival « Primavera sound festival », afin d’éviter de nouvelles agressions de ce type.

Dans le monde, une femme sur trois subit des violences sexuelles ou physiques ou cours de sa vie, selon l’OMS. En Espagne, en 2017, 50 femmes sont mortes sous les coups des hommes.

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