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Journée internationale des droits humains: ce que l’humain a fait de pire et de meilleur en 2021

Stagiaire Le Vif

Ce vendredi 10 décembre marque, partout dans le monde, la journée internationale des droits humains. Focus, non-exhaustif, sur ce que l’humain a fait de mieux ou de pire en cette année 2021.

Chaque année, le 10 décembre est la journée internationale des droits humains, une date qui célèbre l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, en 1948. Si, depuis lors, les droits humains ont considérablement progressé, ils restent fébriles dans certains pays. La preuve par 4 exemples qui ont marqué 2021.

Les mauvais élèves de 2021

La Pologne:un pas en avant, dix en arrière

Le pays a commencé 2021 en grande pompe avec l’interdiction presque totale de l’avortement. Seules exceptions: en cas de viol, d’inceste ou quand la vie de la mère est en danger. C’est un bon en arrière, étant donné que l’avortement autorisé et gratuit arrive en 1956 en Pologne (en Belgique, l’avortement a été partiellement dépénalisé en 1990, soit 34 ans après). Leur loi devient de plus en plus restrictive au fur et à mesure des années (la Pologne est presque revenue à sa loi de 1932 qui autorisait l’avortement en cas de viol, inceste ou lorsque la femme avait moins de 15 ans). Elle limite ainsi les droits et les libertés des femmes Et, malgré le mécontentement d’une partie de la population, l’État n’est pas revenu sur cette décision.

Qatar: le sport au détriment de l’humain

La FIFA ferme les yeux depuis longtemps sur la situation dramatique des travailleurs migrants, au Qatar, pour la construction du nouveau stade pour la Coupe du monde 2022. Comme l’explique Amnesty International: « Nous avons enquêté sur les décès de nombreux travailleurs migrants au Qatar. Selon nos recherches, près de 70 % de ces décès restent inexpliqués. Les statistiques officielles du Qatar indiquent que plus de 15 021 personnes non qataries – de tous âges et de toutes professions – sont mortes entre 2010 et 2019. Mais, sans enquête, les données sur les causes des décès ne sont pas fiables. »

La Biélorussie: détourner un avion pour arrêter un opposant

Cela a fait les grands titres pendant plusieurs jours: le 23 mai 2021, Roman Protassevitch, jeune journaliste et opposant biélorusse avait été arrêté à bord d’un avion Ryanair. Pour ce faire, le président Alexandre Loukachenko avait fait détourner le vol avec l’excuse d’une présumée bombe à bord. Il n’en était rien. Dès l’avion au sol, le jeune journaliste s’est fait arrêter. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres du régime autoritaire que fait subir Loukachenko à sa population.

La Wallonie continue de vendre des armes

Et oui, la Wallonie n’est pas non plus épargnée par les mauvaises attitudes. La région wallonne est un producteur assez important d’armes et certaines destinations ne font pas rêver comme l’Arabie saoudite ou encore les Emirats arabes unis. Malgré le mécontentement d’associations et d’une partie de la population, la Wallonie continue cette vente aux profits de pays ne respectant pas toujours les droits de l’homme.

Les gagnants de l’année

Il ne faut pas voir que le négatif, de belles choses se sont également passées cette année aux niveau des droits humains.

Suisse : adoption du mariage pour tous

Le 26 septembre dernier, les Suisses se sont prononcés lors d’un référendum en faveur du mariage civil pour tous. Les couples pourront également accéder à la PMA ou adopter des enfants. Selon Amnesty International « Le mariage pour toutes et tous va renforcer l’acceptation des personnes LGBTI+ dans la société et permettre de combattre les préjugés et les agressions. Pour preuve, dans les pays qui ont franchi le pas, le taux de suicide a diminué.« 

Libération: Germain Rukuki

Germain Rukuki est Burundais et défenseur des droits de l’homme. Il avait entre autre, travaillé dans sa jeunesse au sein d’associations comme l’ACAT-Burundi qui luttaient pour l’abolition de la torture dans ce même pays. Le 13 juillet 2017 avait été arrêté et condamné peu de temps après à 32 ans de prison. Son crime ? Avoir défendu ses valeurs et ses convictions pour défendre les droits de l’homme avec des charges comme « rébellion », « atteinte à la sûreté de l’État » et « participation à un mouvement insurrectionnel« . Le 23 juin 2021, la condamnation du défenseur des droits de l’homme a été revue à la baisse : 1 an de prison, malgré 4 années déjà passées derrière les barreaux. Il a donc été libéré le 1er juillet 2021 et a quitté son pays d’origine.

Moratoire aux États-unis sur la peine de mort

Le ministre de la Justice américaine avait annoncé le 1er juillet imposer un moratoire sur les exécutions fédérales. Merrick Garland avait expliqué dans une note que « De sérieuses préoccupations ont été soulevées quant à la poursuite du recours à la peine de mort dans le pays […] Notamment le caractère arbitraire de son application, son impact disproportionné sur les personnes de couleur et le nombre troublant d’exonérations dans les affaires de peine capitale et autres affaires graves. » Alors que l’administration Trump avait comptabilisé beaucoup de peines de mort à son compteur (au niveau du pouvoir fédéral), peut-être que l’administration Biden se dirigera vers la voie inverse.

A noter aussi qu’en cette Journée internationale des droits humains, Amnesty International organise en collaboration avec l’association SOS Viol une action pour remettre à la secrétaire d’État à l’Égalité des gens, Sarah Shiltz, une pétition signée par près de 67.500 personnes pour interpeller les autorités à agir contre le viol et les agressions sexuelles. Toutes les informations ici.

Ariane Kandilaptis

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