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Joe Biden proclame le « retour » de l’alliance transatlantique

Le Vif

Le président américain Joe Biden a accusé vendredi la Russie d' »attaquer nos démocraties » et s’est dit déterminé à « regagner » la confiance de l’Europe, tout en mettant en garde contre un retour « aux blocs figés de la Guerre froide ».

Le président des Etats-Unis Joe Biden a affirmé vendredi son engagement envers l’alliance transatlantique, en accusant Moscou d' »attaquer » les démocraties occidentales lors de son premier grand discours de politique étrangère devant ses partenaires européens.

Angela Merkel s’est de son côté réjouie d’un « multilatéralisme renforcé », à l’issue du sommet virtuel du G7, le premier en présence du nouveau président américain.

En rupture avec son prédécesseur Donald Trump, Joe Biden a promis dès son arrivée au pouvoir le « retour » de l’Amérique sur la scène internationale.

Soucieux de restaurer les relations transatlantiques, il a participé vendredi au G7 puis, par visioconférence aux côtés de la chancelière allemande et Emmanuel Macron, à la Conférence de Munich, une rencontre annuelle réunissant chefs d’État, diplomates, et spécialistes de la sécurité.

« Je vous parle aujourd’hui comme président des Etats-Unis, au tout début de mon administration, et j’envoie un message clair au monde: l’Amérique est de retour. L’alliance transatlantique est de retour », a déclaré le 46e président des Etats-Unis depuis la Maison Blanche.

Le démocrate a d’autre part réaffirmé son engagement dans la lutte contre le changement climatique, une « crise existentielle mondiale », et appelé à lutter contre les « abus économiques de la Chine ».

Les Etats-Unis doivent répondre aux « activités déstabilisatrices » de l’Iran au Moyen-Orient, a en outre lancé Joe Biden, sans les détailler. Le président américain a confirmé dans ce même discours la volonté de Washington de relancer l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien en associant tous les pays signataires, y compris l’Iran.

– Besoin d’une UE « forte » –

S’adressant aux partenaires européens parfois malmenés par les Etats-Unis sous Donald Trump, son successeur a accusé la Russie d' »attaquer nos démocraties » et s’est dit déterminé à « regagner » la confiance de l’Europe.

Le président russe Vladimir « Poutine cherche à affaiblir le projet européen et notre alliance de l’Otan », a-t-il accusé

« Il veut saboter l’unité transatlantique et notre détermination, parce qu’il est beaucoup plus facile pour le Kremlin d’intimider et de menacer des Etats seuls plutôt que de négocier avec une communauté transatlantique forte et unie », a-t-il ajouté.

Mais « il ne s’agit pas de monter l’Est contre l’Ouest », a précisé Joe Biden. « Nous ne pouvons pas et ne devons pas revenir (…) aux blocs figés de la Guerre froide ».

« Dans beaucoup trop d’endroits, y compris en Europe et aux Etats-Unis, l’avancée de la démocratie est attaquée », a mis en garde l’ancien vice-président de Barack Obama. « Nous sommes à un moment crucial. »

Face à l’avancée des populismes, « nous devons absolument démontrer que nos démocraties peuvent encore profiter à nos peuples », a-t-il insisté.

« Nous sommes au coeur d’un débat fondamental sur la trajectoire future de notre monde. Entre ceux qui affirment que, compte tenu de tous les défis auxquels nous faisons face, depuis la quatrième révolution industrielle jusqu’à une pandémie mondiale, l’autoritarisme est la meilleure façon d’avancer, et ceux qui comprennent que la démocratie est essentielle pour répondre à ces défis », a poursuivi Joe Biden.

« La démocratie n’arrive pas par hasard. Nous devons la défendre, la renforcer, la renouveler ».

Ce « retour » proclamé de l’Amérique au coeur des alliances internationales a été bien reçu par Angela Merkel.

« Le multilatéralisme aura à nouveau plus de chances au sein du G7 », a estimé, lors d’une conférence de presse à l’issue de ce sommet des sept grandes puissances, la chancelière allemande, en évoquant de « premières décisions » du nouveau président américain, comme le retour des Etats-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat.

Lors de la conférence de Munich, Mme Merkel a également souligné la nécessité d’une Union européenne « forte » et noté que « la Russie n’y travaillait pas actuellement ».

Le monde ne peut plus se contenter du « strict minimum »

Joe Biden a affirmé vendredi que le monde ne pouvait plus se contenter de faire le « strict minimum » pour lutter contre le changement climatique, une « crise existentielle mondiale », au jour où les Etats-Unis sont officiellement revenus dans l’accord de Paris.

« Nous ne pouvons plus repousser ou faire le strict minimum pour répondre au changement climatique. Il s’agit d’une crise existentielle mondiale. Et nous en souffrirons tous les conséquences », a déclaré le président américain à la Maison Blanche, lors de son premier grand discours de politique étrangère pour la Conférence sur la sécurité de Munich.

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