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Israël-Palestine, la position des partis politiques belges

Stagiaire Le Vif

Alors que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a pressé dimanche Israël de « faire beaucoup plus » pour épargner les civils dans son offensive militaire contre la bande de Gaza, nous avons demandé aux six grands partis francophones (PS, MR, CDH, Ecolo, FDF et PTB-Go) quelle était leur position face à la situation actuelle dans la bande de Gaza?

Le Mr regrette vivement le nombre de victimes civiles
Le MR regrette vivement le nombre de victimes civiles ces derniers jours suite au lancement de roquettes vers Israël et aux réactions de l’armée israélienne.
Tout en reconnaissant le droit d’Israël à protéger sa population des tirs de groupes terroristes, le MR demande que les opérations soient menées de manière proportionnée et avec la plus grande retenue afin de préserver les vies civiles.
Le MR rappelle que la meilleure voie à suivre reste la reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens visant à trouver un accord de paix global dans le cadre de la solution à deux Etats. L’Union européenne doit pouvoir jouer un rôle politique en la matière, de concert avec les Etats-Unis et les autres partenaires régionaux et internationaux. Le Ministre Reynders en discutera avec ses homologues européens lors du Conseil Affaires étrangères du 22 juillet prochain.


Le CDH est très préoccupé par la situation humanitaire sur place

Les groupes CDH du Parlement fédéral appellent au respect des populations civiles, à un cessez-le-feu immédiat et à une position européenne forte pour une reprise du processus de paix.
Les groupes CDH du Parlement fédéral s’inquiètent de la poursuite des affrontements entre Israël et le Hamas. Ils condamnent le nombre élevé de victimes civiles, en particulier des enfants.
Il est également très préoccupé par la situation humanitaire sur place, notamment par les dommages portés aux infrastructures d’eau et d’électricité, ainsi qu’aux habitations. Des centaines de milliers de personnes se retrouvent sans eau et sans électricité, pourtant indispensables au fonctionnement des hôpitaux, des écoles et de toute habitation. Ce manque laisse craindre une crise humanitaire majeure.
Le respect de la population civile est une des règles de base du droit humanitaire. Lancer des roquettes contre la population israélienne est inacceptable et doit cesser. Les tirs de l’armée israélienne qui tuent principalement des civils sont également inacceptables et doivent cesser.
Cette violence montre une fois de plus l’importance de relancer les négociations de paix. Seul un processus de paix sincère peut mettre fin au conflit de façon durable.
Les groupes CDH du Parlement fédéral demandent de toute urgence la mise en place d’un cessez-le-feu et d’une médiation internationale visant à relancer le processus de paix. Il souhaite que le Conseil « affaires étrangères » de mardi soit l’occasion d’une position européenne forte et crédible pour contribuer à ce processus de paix.

Pour Ecolo, les opérations menées par Israël sont « intolérables »
Ecolo suit les derniers développements au Moyen-Orient avec la plus vive préoccupation et condamne fermement la nouvelle escalade de violences en cours. L’offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza porte évidemment directement atteinte à ce qui reste du processus de paix israélo-palestinien au détriment, une fois de plus, des populations civiles.
Depuis l’assassinat des trois jeunes israéliens et de l’adolescent palestinien, l’opération « Gardiens de nos frères » lancée par l’armée israélienne a entraîné la destruction de centaines de maisons, l’arrestation de centaines de Palestiniens, une centaine de Palestiniens blessés et des centaines de tués, dont plusieurs mineurs.
Au regard du droit international, comme le dénonce Human Right Watch, les opérations menées par Israël constituent une forme de punition collective intolérable.
Les responsables des assassinats commis contre les jeunes israéliens et palestiniens doivent être poursuivis et condamnés pour leurs crimes atroces. De la même façon, les crimes de guerre commis par les deux camps doivent être punis. Ecolo encourage l’Autorité palestinienne à solliciter l’adhésion à la Cour pénale Internationale en tant qu’instance habilitée à juger les crimes de guerre commis de part et d’autre.

Le parti pointe depuis de très nombreuses années la contradiction dans laquelle sont enferrées l’Union européenne et la Belgique qui entretiennent des relations poussées avec Israël (via les accords d’association) et qui n’ont jamais pu profiter de ces liens économiques, culturels et académiques pour imposer la fin de la colonisation des territoires occupés. Nous soutenons la campagne « Made In Illegality » du CNCD / 11 11 11 qui vise à déclarer illégal tout commerce de produits fabriqués à partir des colonies. Entre-temps nous poussons à la labellisation des produits issus des colonies pour inciter les consommateurs belges et européens d’agir en conséquence afin de donner des espoirs de développement économique, et donc social et politique, au peuple palestinien en mettant fin à la colonisation dès son territoire.


Reconnaissance mutuelle des deux états, indispensable pour les FDF

Les FDF s’indignent de l’escalade atroce de la violence ayant entraîné la mort de centaines de civils, dont de nombreux enfants.
Les parties concernées doivent tout mettre en oeuvre pour éviter que la population civile ne soit davantage touchée.
Afin de stopper cette sinistre évolution, l’Europe doit peser de tout son poids en vue d’exiger que le dialogue entre les parties reprenne dans les plus brefs délais et qu’un cessez-le-feu soit déclaré.
Les FDF prônent une politique extérieure de l’Union européenne plus efficace qui défende les intérêts et les valeurs européennes en faveur de la paix et de la stabilité, notamment, au Proche-Orient.
Ils espèrent que, dans ce contexte, la nomination du Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité pourra avoir lieu rapidement.
Les FDF considèrent qu’une paix durable passe par la reconnaissance mutuelle des deux États et par le respect des conventions internationales et des résolutions de l’ONU.


Pour le PS, les ripostes disproportionnées d’Israël renforcent l’idéologie du Hamas

Le PS condamne fermement tout recours à la violence. Les offensives militaires et les tirs de roquettes n’ont pas d’autre issue qu’un cercle vicieux mortifère. Il est évident que le nombre de victimes civiles palestiniennes nous préoccupe au plus haut point et qu’il faut faire pression sur Israël afin que cessent les ripostes disproportionnées qui renforcent dans une large mesure l’idéologue du Hamas et sa propagande autour du martyr.

Sur le fond du conflit, la situation reste très complexe, les attentes et les frustrations sont grandes, les rancoeurs sont tenaces, mais s’il y a une certitude, c’est qu’il n’y a pas de solution militaire à ce conflit. La paix durable et la sécurité et le droit des uns et des autres ne seront possibles que moyennant la reprise du dialogue, le respect mutuel, et la coopération entre les peuples. Le PS milite à l’échelon international tant contre la politique de colonisation d’Israël que pour soutenir les forces pacifistes des deux côtés. Comme d’autres, dont le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon, le PS appelle toutes les parties à la plus grande retenue et exhorte la communauté internationale à exercer les pressions nécessaires afin qu’Israël et le Hamas mettent un terme aux violences et respectent le plus rapidement possible un cessez-le-feu.

Le PTB demande du gouvernement une condamnation urgente et ferme de l’agression israélienne illégale contre Gaza


Pour le PTB, la communauté internationale ne peut rester indifférente au sort du peuple palestinien. Ceci n’est pas une guerre symétrique avec des roquettes de part et d’autre. Nous parlons ici d’une guerre de colonisation. Entre le 29/11/47 et le 8/1/2009, l’Etat d’Israël a été condamné par pas moins de 34 résolutions des Nations unies. Il s’est établi en Israël un véritable régime d’apartheid, où de grandes parties de la population sont considérées comme des moins que rien.
Tout comme pour l’Afrique du Sud dans les années 60, 70 et 80, le PTB le crie haut et fort : l’équidistance n’est pas de mise dans ce dossier. On ne peut mettre sur un même pied une politique militaire consciente d’un État surarmé et la résistance d’un peuple qui, depuis plus de 50 ans, se voit chasser de ses terres. On ne peut mettre sur un même pied une politique d’un des derniers Etats colonisateurs dans le monde et la résistance de cette jeunesse palestinienne qui veut pouvoir vivre en paix. Comme le disait Nelson Mandela, « notre liberté est incomplète sans la liberté du peuple palestinien ». Il nous faut rompre avec cette équidistance.


Il ne s’agit pas de défense et de sécurité, il s’agit d’une agression pure et simple d’un État avec lequel notre pays entretient des relations économiques intenses. Notre gouvernement doit changer de cap.
Le PTB demande du gouvernement une condamnation urgente et ferme de l’agression israélienne illégale contre Gaza et des sanctions à l’égard de l’État israélien:
– La condamnation ferme du gouvernement belge de toute agression israélienne contre Gaza et la Cisjordanie
– Un embargo sur les armes et sur toute forme d’aide militaire à Israël
– La suspension de l’accord de coopération économique privilégié entre Israël et l’Union européenne ainsi que des autres accords de coopération tant que le droit international n’est pas respecté
– L’interdiction aux entreprises belges d’avoir des relations économiques avec les territoires soumis a l’occupation, à l’exemple du Chili qui, il y a quelques jours, a suspendu ses relations économiques avec Israël.

Lubukayi.E.

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