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Isabelle Durant déplore l’austérité pour l’Union Européenne

La vice-présidente du Parlement européen Isabelle Durant déplore le résultat des négociations nocturnes entre Etats membres et Parlement sur le budget 2012 de l’Union européenne qui se sont soldées par une augmentation des dépenses communes limitée à 1,86% comme le réclamaient les Etats membres, là où le Parlement visait 5,2%.

« Le conseil (des ministres européens, ndlr) a vraiment fait le forcing pour refuser toute augmentation des paiements », a commenté Mme Durant, membre de la délégation des 27 députés européens qui ont négocié avec les ministres vendredi, ainsi que jusqu’à 3h00 du matin samedi.

« La logique de l’austérité s’est imposée. Pour des raisons domestiques, tout le monde est resté dans le court-terme. On peut comprendre que la situation (financière) actuelle n’est pas facile, mais certains pays ont voulu montrer qu’on ne donnerait pas un demi-euro en plus à l’Europe! « , se désole-t-elle.

Face à cette attitude déterminée de certaines capitales, le Parlement a préféré adopter une attitude « raisonnable » pour éviter un échec, lequel aurait conduit l’Union vers un budget fait de douzièmes provisoires. « Vu la situation financière actuelle en Europe, cela aurait eu un effet désastreux », justifie-t-elle.

A ses yeux, la décision des ministres est toutefois incompréhensible vu que le budget européen, hormis les dépenses administratives qui ne représentent que 6% du budget, « vient en réalité soutenir les Etats membres ». « L’austérité, ce n’est pas une politique d’avenir, mais une transition », soutient l’ancienne ministre belge des Transports sous le gouvernement arc-en-ciel (1999-2003).

Celle-ci s’étonne en revanche que les ministres, si soucieux de réduire les dépenses, aient néanmoins décidé de continuer de financer le projet de réacteur de fusion nucléaire Iter à hauteur de 1,2 milliard d’euros. « Ce projet va continuer de grandir de façon déraisonnable alors que ses résultats ne sont pas attendus avant 2080 », pointe Mme Durant.

L’âpreté de ces discussions nocturnes sur le budget 2012 entre Parlement et Etats membres est de mauvaise augure pour les négociations sur le prochain cadre financier pluriannuel 2014-2020 qui sera également discuté par les deux co-législateurs européens. « Ca ne va pas être facile. C’est une évidence. Ce qu’on vient de vivre cette nuit achève en tout cas de me convaincre de la nécessité de ressources propres pour l’Union européenne. On ne pourra pas continuer à tout voir sous le prisme des Etats membres ».

LeVif.be, avec Belga.

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