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« Il y a une crise de solidarité entre les Etats membres »

Présentant ses priorités pour l’année nouvelle, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a déploré jeudi le manque de solidarité des Etats membres de l’UE pour faire face à la crise des migrants. Il a exhorté les gouvernements européens à mettre en oeuvre la répartition des réfugiés à laquelle ils se sont engagés.

Notant les « défis considérables » auxquels les Européens doivent faire face, M. Schulz a souligné que la crise des réfugiés était « aiguë ». Elle aurait pu être « moindre si tous les Etats membres participaient au projet de relocalisation », a critiqué le social-démocrate allemand. Les leaders européens ont adopté un plan de répartition de 160.000 réfugiés arrivés en Italie et en Grèce parmi les autres Etats membres, mais il est à peine appliqué (seules 272 relocalisations et 4.237 mises à dispositions). Si le million de réfugiés arrivés en Allemagne avait été distribué sur toute la population européenne, « il n’y aurait pas eu de crise », a ajouté M Schulz.

Il en conclut qu’il y a « une crise de solidarité entre les Etats membres » qui a mené à celle du flux migratoire, « que l’on mesure au nombre de personnes qui gagnent notre continent dans une évolution désastreuse de notre voisinage immédiat ». Il a encore martelé que les problèmes ne peuvent pas être résolus « en érigeant des clôtures ». Il invite donc les Etats membres à « prendre acte des responsabilités qui sont les leurs » et à renforcer en outre les contrôles aux frontières. « L’efficacité et même la possibilité de l’espace Schengen en dépend, tout cela ne pourra pas fonctionner sans répartition ».

Le même jour, le commissaire européen Dimitris Avramopoulos, chargé des migrations, a tenu des propos similaires dans l’enceinte du Parlement européen. « La relocalisation ne fonctionne pas, vous l’avez dit et je le confirme », a dit M. Avramopoulos, demandant aux Etats membres de « coopérer davantage là-dessus. » M. Schulz a encore précisé que les demandeurs d’asile issus de pays où il n’y a pas de persécution ou de guerre doivent « être invités à y retourner ».

Dans un registre plus optimiste, le président du Parlement européen a fait part de son espoir de voir Chypre s’avancer vers une réunification dans le courant de l’année, les pourparlers étant plutôt dans une « phase prometteuse » selon lui. « Ce conflit est un conflit sous estimé, un peu oublié », a regretté M. Schulz qui est convaincu que « si on arrive à réunir les deux communautés », chypriote-grecque et chypriote-turque, « cela pourrait encourager à surmonter les clivages, et trouver des solutions ailleurs », a-t-il déclaré en faisant référence aux autres conflits dans le voisinage immédiat de l’île. « Si cette année nous pouvions parvenir à une réunification, ce serait un symbole de portée mondiale. »

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