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Hillary Clinton prête pour un débat « dingue » avec Donald Trump

La candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine Hillary Clinton a déclaré lundi que son rival républicain Donald Trump pourrait être un adversaire imprévisible lors des débats à venir, disant se préparer à des « choses dingues ».

« Il faut vous préparer à des choses dingues. J’ai prévu de puiser dans mes expériences de l’école primaire », s’est-elle amusée sur le plateau de « Jimmy Kimmel Live », une émission de divertissement diffusée par la chaîne de télévision ABC.

Le premier débat doit avoir lieu dans un mois, près de New York. Donald Trump a toutefois laissé entendre qu’il pourrait ne pas participer aux trois débats inscrits à l’agenda, alors même qu’il est devancé dans les sondages et que ces émissions à très forte audience lui offrent une chance non négligeable de convaincre les électeurs indécis.

Le premier débat pourrait être haut en couleur, au vu des récentes invectives proférées par Donald Trump à l’encontre de Hillary Clinton: il l’a notamment qualifiée de « crapule » et mis en doute son état de santé. Lors de l’interview, l’animateur Jimmy Kimmel a demandé à Mme Clinton d’ouvrir une boîte de cornichons, une plaisanterie censée montrer la bonne santé de son invitée.

La Fondation Clinton annonce des changements

Sous pression, la Fondation Bill, Hillary & Chelsea Clinton va se réformer pour éviter tout conflit d’intérêts en cas d’élection de Hillary Clinton à la Maison Blanche en novembre, a confirmé Bill Clinton lundi en détaillant la transition envisagée.

La fondation caritative, qui a levé quelque deux milliards de dollars depuis sa création en 2001 pour des actions dans la santé (sida, paludisme…), le développement et le climat, est assaillie de critiques des républicains qui l’accusent d’être un véhicule de trafic d’influence du couple Clinton. En substance, ses détracteurs affirment que lorsque Hillary Clinton était chef de la diplomatie, de 2009 à 2013, des donateurs étrangers, Etats, entreprises ou particuliers, contribuaient à la fondation de façon à obtenir des faveurs de la secrétaire d’Etat et de l’administration américaine.

Donald Trump mise de plus en plus sur cette carte et a appelé lundi à la fermeture pure et simple de la fondation, tâchant de dépeindre sa rivale de l’élection présidentielle comme une femme vénale et corrompue. « Les Clinton ont passé des décennies à se remplir les poches en s’occupant de leurs donateurs au lieu des Américains », a déclaré le candidat républicain à la Maison Blanche dans un communiqué. « Il est désormais apparent que la Fondation Clinton est l’entreprise la plus corrompue de l’histoire politique ». « Elle doit être fermée immédiatement », a ajouté Donald Trump.

Des garde-fous avaient été mis en place en 2009 pour éviter tout conflit d’intérêts, mais cela n’a pas empêché certaines transactions d’échapper aux contrôles qu’était censée exercer l’administration américaine. Des messages ont récemment été découverts dans le cadre d’une procédure judiciaire, dans lesquels un proche de Bill Clinton à la fondation, Doug Band, écrivait à deux proches collaborateurs de Hillary Clinton au département d’Etat pour demander à ce qu’un donateur de la fondation, le milliardaire libano-nigérian Gilbert Chagoury, soit reçu par un diplomate américain au Liban.

L’organisme conservateur Judicial Watch, qui mène une guérilla judiciaire contre Hillary Clinton, a publié lundi de nouveaux emails obtenus sur ordre d’un juge en vertu des lois sur la transparence. Ils montrent que de nombreuses demandes de rendez-vous avec Hillary Clinton étaient envoyées à sa collaboratrice Huma Abedin par, ou au nom de donateurs de la fondation. Mais ces messages ne mettaient en évidence aucune faveur rendue.

Interrogé sur l’accès privilégié qu’auraient eu entre 2009 et 2013 des donateurs de la fondation à la secrétaire d’Etat, le porte-parole du département d’Etat Mark Toner a répondu lundi que « nous n’avons rien vu qui laisse supposer une relation fâcheuse ».

Il a par ailleurs confirmé que la police fédérale FBI avait remis au département d’Etat quelque « 14.900 documents », des emails professionnels et personnels de Mme Clinton, que le ministère va éplucher et publier, comme il l’avait fait durant des mois pour 55.000 pages de courriels professionnels de Mme Clinton qui utilisait une messagerie et un serveur privés.

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