Guerre nucléaire: le risque le plus élevé depuis 1945

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Le risque de conflit impliquant des armes nucléaires est à son plus haut niveau depuis la Seconde Guerre mondiale, selon une experte des Nations Unies qui qualifie la problématique  » d’urgente « .

Selon Renata Dwan, directrice de l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), le paysage global en ce qui concerne la maîtrise des armements est en train de changer, notamment à cause de la course aux armements et la concurrence entre les États-Unis et la Chine. « Je pense qu’il s’agit véritablement d’un appel à reconnaître que les risques de guerre nucléaire sont particulièrement élevés aujourd’hui, et que les risques liés à l’utilisation d’armes nucléaires sont plus élevés qu’ils ne l’ont été depuis la Seconde Guerre mondiale », précise-t-elle.

L’experte qualifie cette problématique « d’urgente » et estime que le monde devrait la prendre beaucoup plus au sérieux. D’autant que tous les États dotés de l’arme nucléaire ont des programmes de modernisation en cours. De plus, les mesures qui régissent l’utilisation des armes sont affaiblies par l’émergence de nouveaux types de guerre, avec une prédominance croissante de groupes armés et de nouvelles technologies qui brouillent la frontière entre les concepts d’attaque et de défense.

Ne pas ignorer le danger

Les pourparlers sur le désarmement étant dans l’impasse depuis deux décennies, 122 pays ont signé un traité d’interdiction des armes nucléaires, en partie par frustration, en partie parce qu’ils en reconnaissent réellement les risques, ajoute Dwan. Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires avait notamment été soutenu par la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, qui avait remporté le prix Nobel de la Paix en 2017. Le traité a besoin de 50 ratifications pour entrer en vigueur, mais n’en a obtenu que 23 jusqu’à présent. Les États-Unis, la Russie, ainsi que d’autres pays possédant des armes nucléaires, s’y opposent fermement.

Renata Dwan insiste : il ne faut pas ignorer le danger que représentent les armes nucléaires et il y a même urgence. « La façon dont nous l’envisageons, dont nous agissons face à ce risque, ainsi que sa gestion, me semblent être une question assez importante et urgente qui n’est pas pleinement reflétée par le Conseil de sécurité », conclut-elle.

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