Yanis Varoufakis © Reuters

Grèce: Varoufakis met la pression sur Merkel, le FMI indésirable ?

Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a mis la pression sur la chancelière allemande Angela Merkel, qui « se tient devant un choix décisif lundi » lors du sommet européen exceptionnel consacré à la Grèce, a-t-il estimé dans la presse allemande.

Mme Merkel peut « entrer dans un accord honorable avec un gouvernement qui a refusé le ‘programme de sauvetage’ et aspire à une solution négociée. Ou bien céder aux sirènes de son gouvernement, qui l’encouragent à jeter par-dessus bord le seul gouvernement grec qui est fidèle à ses principes et qui peut mener le peuple grec sur le chemin de la réforme », écrit M. Varoufakis dans une tribune à paraître dimanche dans le journal allemand Franfurter Allgemeine Zeitung.

« Le FMI ne devrait pas être en Europe »

Par ailleurs, le ministre d’Etat grec, Nikos Pappas, l’un des responsables des négociations avec les créanciers d’Athènes, a estimé dimanche que la poursuite de l’assistance financière du Fonds monétaire international (FMI) à la Grèce, aux côtés de l’Union européenne (UE) et de la Banque centrale européenne (BCE), n’est pas souhaitable.

« Je suis de ceux qui pensent que le FMI ne devrait pas être en Europe. J’espère que nous trouverons une solution sans sa participation », a déclaré ce proche du Premier ministre Alexis Tsipras au journal Ethnos. Il estime que l’Europe « n’a pas besoin » de l’institution de Washington, qui a un « agenda unilatéral et pas du tout européen » et qu’elle « peut continuer sans lui et son argent ».

Le FMI a été appelé à la rescousse de la Grèce fin 2009 et s’est associé aux institutions européennes pour mettre sur pied un plan d’assistance financière au pays privé d’accès aux marchés d’emprunts en raison de son énorme dette publique.

Le programme d’aide, qui a prévu 240 milliards d’euros de prêts en échange d’une austérité drastique et de réformes, arrive à échéance fin juin s’agissant de l’UE et en mars 2016 s’agissant du FMI. Des différences d’approche entre le FMI et l’UE ont régulièrement été mises en avant.

La Grèce et ses créanciers, qui cherchent depuis neuf mois un accord sur le versement d’une tranche de prêts de ce programme, soit 7,2 milliards d’euros, ont commencé à discuter d’une extension de plusieurs mois du plan d’assistance européen.

Pour le gouvernement grec, cette prolongation devrait se faire sous la forme d’un plan de reprise économique, et non d’austérité, et devrait être combinée avec un allègement de dette.

Nikos Pappas énumère les trois axes de l’accord souhaité par la Grèce: échange des 27 milliards d’obligations grecques détenues par la BCE, dont une partie arrive à échéance cet été, via le Mécanisme européen de stabilité (MES, dispositif de gestion des crises financières de la zone euro) afin de donner de l’air aux finances grecques; restructuration de la dette due au FMI; programme de développement économique pour la période 2016-2021.

Pour l’instant les propositions grecques, associées à des mesures d’économies budgétaires, ont été rejetées par les représentants des créanciers qui ont leurs propres propositions. Mais la dernière offre faite à Athènes par les créanciers « est inacceptable pour quelque parti politique grec que ce soit », a jugé M. Pappas.

Alexis Tsipras et les dirigeants des 18 autres pays de la zone euro doivent se retrouver lundi lors d’un sommet exceptionnel à Bruxelles pour tenter de trouver un terrain d’entente sur ces questions et éviter un défaut de paiement à la Grèce fin juin.

Contenu partenaire