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Grèce : « Les photographes de presse ne sont pas des auxiliaires de police »

Après les émeutes du 12 février à Athènes, la police grecque a illustré des appels à témoin avec des clichés de l’AFP téléchargés illégalement. RSF et l’agence de presse condamnent cette pratique.

Les méthodes des forces de l’ordre en Grèce « scandalisent » Reporters sans Frontières (RSF). La police grecque a téléchargé des photos prises par des agences de presse lors des émeutes du 12 février, notamment sur la place Syntagma au coeur d’Athènes. Les clichés ont alors été postés sur Internet afin d’illustrer un appel à témoins. « Les photographes de presse ne sont pas des auxiliaires de police! », s’est insurgé RSF.

Le président de l’AFP, Emmanuel Hoog, a envoyé une lettre de protestation à Athènes. « Grâce à l’intervention du bureau de l’AFP à Athènes, les images concernées ont été retirées », précise-t-il. Il revient sur le fait que la police grecque n’avait pas l’autorisation de télécharger ces clichés. « Non seulement cette pratique viole la loi sur le plan de la propriété intellectuelle, mais elle peut mettre nos équipes en danger ».

La sécurité des photographes en question

RSF craint que ces pratiques « alimentent une polémique stérile et non fondée sur la prétendue collaboration entre les médias et les services de police ». Et ce alors qu’une « partie des manifestants n’hésitent pas à recourir à une violence croissante contre les médias audiovisuels », déjà à l’heure actuelle. L’organisation élargit le débat aux autres agences, telles que Reuters, AP, EFE (Espagne), ainsi qu’aux reporters indépendants.

« Les services de police disposent largement de tous les moyens nécessaires pour procéder aux enquêtes qu’ils jugent bon d’ouvrir, à commencer par les caméras de sécurité », rappelle RSF. En août dernier, alors que des émeutes éclataient au Royaume-Uni, ce sont des images de ce type qui étaient utilisées par les autorités… et placées à la Une des tabloïds!

Le 12 février dernier, quelque 45 bâtiments, dont plusieurs joyaux néo-classiques rénovés ces dernières années, ont été incendiés et des boutiques ont été pillées à Athènes. Plus de 80 000 personnes protestaient à proximité du Parlement où les députés étaient réunis en session extraordinaire pour voter un nouveau plan de rigueur réclamé par les créanciers du pays en échange d’un nouveau plan de sauvetage du pays. Plan sur lequel les Européens se sont mis d’accord dans la nuit de lundi à mardi.

Marie Simon

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