Golfe: Moscou s’inquiète d’un risque de « confrontation directe »

Le Vif

La Russie a accusé jeudi les Etats-Unis de chercher à dessein à accentuer les tensions dans la région du Golfe, où elle craint une « confrontation directe » à mesure que les incidents se multiplient entre l’Iran et les Occidentaux.

« La situation est très inquiétante et nous voyons que les risques de confrontation directe ont tellement augmenté ces derniers temps qu’il est de plus en plus difficile de prévoir le développement futur des événements », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.

« Washington a tout fait pour que cette crise, cette aggravation, persiste », a-t-il ajouté, cité par l’agence publique Ria Novosti.

Dernier incident en date, le Royaume-Uni a affirmé que des navires iraniens avaient tenté mercredi soir « d’empêcher le passage » d’un pétrolier britannique dans le détroit d’Ormuz, expliquant que la Royal Navy avait dû intervenir en déployant une frégate pour venir en aide à ce pétrolier.

Téhéran a nié toute confrontation avec des navires étrangers.

Le Kremlin a de son côté indiqué jeudi « suivre attentivement » la situation, disant être attaché à la « liberté de navigation sans conditions dans le golfe Persique et dans le détroit d’Ormuz » au nom du bon fonctionnement de « l’économie mondiale ».

« Nous exhortons une nouvelle fois tout le monde à la retenue dans le golfe Persique afin de ne pas aggraver la situation et à régler toutes les question sensibles par la voie du dialogue », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

La semaine dernière, Londres avait arraisonné un pétrolier iranien au large de Gibraltar, que l’Iran a dénoncé comme un acte de « piraterie » en haute mer.

Les tensions ne cessent de monter dans la région stratégique du Golfe depuis le retrait unilatéral de Washington en mai 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien.

Le rétablissement de lourdes sanctions américaines contre Téhéran qui a suivi ce retrait prive l’Iran des bénéfices économiques escomptés grâce à cet accord dont la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne restent partie prenante.

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