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Forest City, de ville futuriste à ville fantôme ? (vidéo)

Muriel Lefevre

Forest City devait devenir la nouvelle Babylone aux jardins suspendus, mais le nouveau Premier ministre malaisien vient de sérieusement plomber le projet futuriste.

Cette mégapole située à une heure de route de Singapour n’est qu’à moitié terminée. Quatre îles artificielles ont été construites depuis 2014. Le promoteur immobilier chinois, Country Gardens, souhaitait y faire vivre 700 000 personnes sur seulement 20 kilomètres carrés pour un budget de 85 milliards d’euros. Le design des immeubles se veut en symbiose avec la nature grâce à ses façades végétalisées et ses terrasses courbées recouvertes de végétation. L’ensemble a été développé par les cabinets d’architecture Laboratory for Visionary Architecture et Sasaki Associates. L’idée était que la ville fonctionne tel un écosystème naturel.

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La vidéo date de fin juillet et vient des promoteurs du projet

Mais voilà, le Premier ministre malaisien Mohamad Mahathir, un homme de 93 ans, en a fait sa bête noire personnelle depuis mai dernier. « Une chose est certaine, cette ville qui va être construite ne peut pas être vendue à des étrangers. Nous n’allons pas donner de visas pour que les gens viennent vivre ici », a-t-il, notamment, déclaré dans les médias locaux.

Un gros problème pour les promoteurs puisque la plupart des appartements ont été vendus à des Chinois fortunés. On estime que seuls 20% des biens seront occupés par des Malaisiens tant ces appartements aux prix prohibitifs sont tout simplement inabordables pour la plupart des habitants du pays.

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Ce blocage en haut lieu va-t-il transformer le projet en ville fantôme ?

Forest City a été présenté comme un projet innovant, cosmopolite et écologique. Il devait devenir une « ville intelligente » où le trafic passe sous terre et les logiciels facilitent la vie quotidienne. Des investisseurs tels que Deutsche Bank, Lego et Microsoft sont d’ailleurs immédiatement monté à bord. Sauf que si le projet semble attrayant, il a aussi quelques défauts et non des moindres.

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Pour le porte-parole sino-malais de Country Gardens, le plus grand obstacle serait la « stigmatisation des Chinois ». L’explication est cependant un peu simple, car il y a d’autres facteurs qui jouent contre Forest City. Par exemple le fait que les Malaisiens n’acceptent plus que leur élite « vende » le pays et l’endette pour un enrichissement personnel. Or Razak, ancien premier ministre malaisien éjecté du pouvoir suite à un gigantesque scandale de corruption, a personnellement investit beaucoup d’argent sur le méga projet. Un détail qui n’en est visiblement pas un pour le nouvel homme fort de la Malaisie qui en avait fait un de ses thèmes de campagne et qui craint comme la peste la menace d’un nouveau colonialisme chinois.

Enfin, le projet de Forest City n’est pas aussi écologique qu’il y paraît. Les forêts de mangrove du site ont été remplacées par des kilomètres de béton et cela a un impact sur la pêche.

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