Gilles Bertin © AFP

Fin d’une cavale de trente ans pour une ex-figure du punk des années 80

Le Vif

Gilles Bertin, figure du punk français des années 1980, a été condamné à cinq ans de prison avec sursis mercredi pour le braquage d’une banque en 1988. Il s’était rendu de lui-même il y a deux ans après près de trois décennies de cavale.

Avec une dizaine d’amis musiciens, l’ancien leader du groupe Camera Silens avait dérobé 11,7 millions de francs (l’équivalent à l’époque de 2,9 millions d’euros) à la Brink’s en avril 1988 à Toulouse.

Pendant 28 ans, il est resté le seul de la bande à avoir échappé à la justice. En 2016, l’ex-punk, aujourd’hui âgé de 55 ans, s’est finalement rendu, quelques années après la naissance de son second fils.

Grand et maigre, chemise grise sur jean, cheveux châtain clair et frisés, l’ex-punk, aveugle d’un oeil, ne voulait plus mentir sur son histoire et son passé et souhaitait retrouver sa vie, sa soeur, un premier fils de 31 ans, perdu de vue.

Mercredi, l’avocat général a reconnu devant le tribunal de la Haute-Garonne que l’accusé avait eu « un bon comportement » depuis le braquage et admis que l’ex-punk aurait « pu attendre » la prescription en 2024 de sa condamnation à dix ans ferme prononcée en 2004.

Il a tout de même requis une peine de cinq ans de prison pour le repenti, poursuivi par la maladie (sida, hépatite C, cirrhose), qui a vécu au Portugal et à Barcelone pendant sa cavale avec compagne espagnole, Cecilia Miguel.

Arrivé libre à l’audience, l’ancien chanteur de Camera Silens a tout au long des débats montré qu’il ne fuyait pas ses responsabilités. Il a reconnu être un des maîtres d’oeuvre du braquage avec Didier Bachère (décédé) qui « (l)’avait contacté » et qu’ils ont préparé ensemble pendant deux ans.

Le vol, réalisé sans le moindre coup de feu, avait été monté « de façon quasi militaire » avec moult détails. A l’image d’un déguisement de gendarmes et d’une Renault 4, leur voiture de l’époque. C’était une telle réussite que ce travail avait été d’abord attribué au grand banditisme.

La majeure partie du butin n’a jamais été retrouvée.

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