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Explosions à Boston: Barack Obama dénonce un « acte de terrorisme »

Le président Barack Obama a qualifié mardi les attentats de Boston d' »acte de terrorisme » et concédé que les autorités américaines ne savaient pas encore si cet « acte odieux et lâche » était le fait d’un individu ou d’un groupe, étranger ou américain.

« A chaque fois que des bombes sont utilisées pour viser des civils innocents, il s’agit d’un acte de terrorisme », a affirmé M. Obama lors d’une courte intervention dans la salle de presse de la Maison Blanche, en appelant ses compatriotes à la vigilance.

« Nous ne savons pas encore (…) qui a mené cet attentat ou pourquoi, s’il a été planifié et exécuté par une organisation terroriste, étrangère ou américaine, ou si c’était l’acte d’un individu », a ajouté le président, pour sa seconde intervention en moins de 24 heures à ce sujet.

« Nous n’avons pas encore une idée du mobile » de ces attentats, a-t-il insisté, après avoir été mis au courant des derniers développements de l’enquête par son équipe de sécurité. « A l’heure actuelle, tout le reste n’est que spéculation. »

Deux bombes ont explosé lundi près de l’arrivée du célèbre marathon de Boston, faisant trois morts et 176 blessés. Comme la veille, Obama a promis que le ou les auteurs rendraient des comptes devant la justice, et assuré que les Américains « refusent d’être terrorisés ».

« Dans les jours à venir, nous poursuivrons nos efforts pour découvrir tout ce qui s’est passé, et nous resterons vigilants. J’ai donné l’ordre à mon administration de prendre les mesures de sécurité nécessaires pour protéger les Américains », a-t-il dit, en soulignant que « nous avons tous un rôle à jouer pour alerter les autorités » en cas de soupçon.

Vraissemblablement des bombes artisanales

La puissance des explosions qui ont endeuillé le marathon de Boston lundi laisse penser à des bombes artisanales déposées au sol accompagnées de billes d’acier ou de clous pour multiplier les dégâts, selon les premiers témoignages et éléments de l’enquête.

La puissance des deux bombes, avec un effet de souffle relativement limité, semble écarter l’utilisation d’explosifs de types militaires, type C4 ou Semtex, très puissants et difficiles à se procurer.

Les abords de l’arrivée du marathon ont été examinés à deux reprises, le matin et une heure avant l’arrivée des premiers coureurs, sans qu’aucune trace d’explosif ne soit trouvée, selon le commissaire de Boston Edward Davis.

Il pourrait donc s’agir d’une bombe artisanale facilement transportable dont la composition n’a pas été précisée.

Les services d’urgence de Boston ont fait état de nombreuses blessures au niveau des membres inférieurs, ayant nécessité des amputations à plusieurs occasions.

« Ce n’est pas inhabituel. Cette bombe a probablement été placée près du sol et donc des blessures des membres inférieurs sont à redouter », a expliqué sur CNN le Dr George Velmahos, chef du service de traumatologie au Massachussetts General Hospital, qui a dû effectuer quatre amputations.

Les effets de l’explosion ont été aggravés par l’utilisation de billes d’acier de roulements à billes, a affirmé sur FoxNews le président de la Commission de la sécurité intérieure à la Chambre des représentants, Michael McCaul.

Un élément confirmé par le Dr Velmahos: « on a retrouvé toutes sortes d’objets tranchants dans les corps, cette bombe contenait probablement de multiples fragments métalliques. Nous avons retiré des billes et des clous ».

Les enquêteurs à la recherche du moindre indice

Les enquêteurs recherchaient mardi le moindre indice dans l’enquête massive lancée après le double attentat qui a endeuillé le célèbre marathon de Boston lundi, faisant trois morts et 176 blessés, dont 17 sont dans un état grave. Examen des caméras de surveillance, des débris laissés par les deux bombes artisanales qui ont explosé à 12 secondes d’intervalle près de la ligne d’arrivée, interrogatoires de nombreuses personnes ayant vu ou cru voir quelque chose… les enquêteurs recherchaient tout azimut, en l’absence pour l’instant de la moindre revendication.

« Nous n’avons personne en garde à vue », a insisté lors d’une conférence de presse mardi le chef de la police Ed Davis.

Lors de cette conférence de presse, les autorités ont demandé aux Bostoniens de leur transmettre « toute photo ou vidéo » qui pourrait aider l’enquête. « Nous avons déjà reçu de très nombreuses informations », a précisé Rick DesLauriers, le responsable local de la police fédérale (FBI) à Boston, qui dirige désormais l’enquête. « Nous étudions un grand nombre d’indices et de pistes », a-t-il ajouté, promettant une enquête « mondiale » si nécessaire.

Alors que Boston était placée mardi sous des mesures de sécurité renforcées, plusieurs rues étant toujours fermées en centre-ville autour du lieu des attentats, le gouverneur du Massachusetts Deval Patrick a tenu à préciser qu’aucune autre bombe n’avait été découverte dans la ville.

Les drapeaux étaient en berne mardi au Congrès américain, et dix minutes avant son ouverture, la bourse de New York a observé une minute de silence en mémoire des victimes.

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