Reynders en Turquie, le 23 avril 2019 © Belga

En visite en Turquie, Reynders aborde le délicat sujet des purges suite au coup d’État manqué de 2016

En visite bilatérale en Turquie, le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a abordé mardi la délicate question de l’afflux probable, devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), d’innombrables recours à la suite des purges menées en Turquie après le coup d’État manqué de juillet 2016.

Environ 130.000 personnes ont été limogées au cours des deux années d’état d’urgence, instauré en juillet 2016 et levé en juillet 2018, selon l’ONG Amnesty. Les autorités ont imputé la tentative de coup d’État au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis et qui nie toute implication. Outre les gulénistes présumés, les purges ont visé les milieux pro-kurdes et de nombreux médias. Le chef de la diplomatie belge est candidat à la direction du Conseil de l’Europe, qui abrite la Cour européenne des droits de l’homme.

La Turquie, elle, est membre du Conseil, mais a réduit sa contribution financière de manière abrupte. Avec des députés turcs, M. Reynders a évoqué la gestion des probables milliers de dossiers qui aboutiront en recours devant la CEDH. La Belgique avait condamné la tentative de coup d’État mais réclamé aussi une réaction proportionnée.

M. Reynders a également évoqué les relations d’affaires que la Belgique et la Turquie pourraient développer, en valorisant les relations avec la communauté turque présente en Belgique à travers une commission, ou en développant un accord de protection des investissements. Les échanges d’informations en matière de lutte contre le terrorisme, le retour des combattants de Syrie et d’Irak, la poursuite (ou non) en Belgique de membres présumés du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par Ankara, ont aussi été à l’agenda des contacts du ministre avec les autorités turques.

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